50 ans sont passés sans qu’aucune fille ne vienne au monde. 50 années pendant lesquelles l’humanité a peu à peu perdu espoir, même la science n’arrivant à rien. Jusqu’à ce que naisse Eve. Tous placent alors leur espoir dans cette jeune femme qui grandit dans une tour sans contact avec l’extérieur, protégée, éduquée parles Mères dans le but d’enfanter d’autres filles. Couvée, Eve n’en a pas moins développé un caractère qui lui est propre. Et n’est pas sûre de vouloir ce qui est planifié pour elle.
Bram, lui, n’a pas grandi dans les mêmes conditions. Privilégié, vivant dans la tour et y travaillant grâce à son père, scientifique qui a mis au point la meilleure amie virtuelle d’Eve, Holly, Bram est conscient de la véritable situation de l’extérieur. Mais il ne peut pas en parler à Eve même s’il en est proche puisqu’il « pilote » sa meilleure amie, chargé avec d’autres de l’animer tous les jours. Il est d’ailleurs celui dont elle est la plus proche. Trop proche peut-être. Même si le garçon joue le jeu et applique le plan prévu pour tous ceux qui prennent le contrôle d’Holly, Eve le reconnait. Et s’en rapproche. Entre eux, des sentiments naissent. Et quand le garçon comprend que tout ce qui entoure la jeune fille est une machination, il décide de tout faire pour la sauver.
Giovanna et Tom Fletcher signent une dystopie au résumé accrocheur qui présente une humanité sur le bord de l’extinction avec ce roman qui questionne la manipulation de masse, la quête de pouvoir et l’espoir. Pour les grands lecteurs.
Le début est prometteur. Les premiers chapitres nous montrent un monde futuriste intrigant, l’extérieur de la tour demeurant très mystérieux, alors qu’on s’attache rapidement à Eve et Bram, les deux personnages principaux. Si on se doute bien que les sentiments seront au rendez-vous, cette prévisibilité fait partie du cadre habituel des dystopies et ce n’est pas dérangeant. Par ailleurs, l’auteur fait des liens avec l’histoire d’Adam et Eve et son héroïne a parfois des airs de Raiponce, autant d’éléments qui font écho au fil de la lecture, ce qui est chouette.
Toutefois, le début occupe trop de pages comparé au reste. Quand l’action se déclenche vraiment, tout se déroule trop vite, des raccourcis sont pris et le monde mis en place avec tant de minutie montre ses failles. D’ailleurs, on tombe rapidement dans un schéma classique avec « les gentils » d’un côté et les « méchants » de l’autre, méchants qu’il est par ailleurs trop facile de renverser… à condition qu’on soit un homme. Parce que si Eve est le cœur du roman, c’est Bram qui fait tout, l’héroïne étant plutôt poussée par les évènements qu’en position de force. Bref, je ne suis pas convaincue par cette dystopie qui, malgré une écriture fluide et de nombreux rebondissements, emprunte trop de sentiers battus et donne au final peu de pouvoir à son héroïne…
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