Dans la Nouvelle Cité mondiale, tous dorment un mois sur deux. Pendant qu’un individu travaille à la serre, son alter ego est en dormance et vice versa.
Quand Ysia se réveille, c’est en tant que Citoyenne qu’elle le fait. Maintenant âgée de 16 ans, l’adolescente doit contribuer au bon fonctionnement du Jardin. Mais ce n’est pas le seul changement de sa vie. . Entre ce secret et le travail, Ysia réalise que les citoyens qu’elle côtoie sont de plus en plus obnubilés par leur Clairécran, qui diffuse des messages et des émissions de divertissements. La jeune fille, nullement intéressée par l’appareil, se distingue rapidement des autres. Lorsque Sacha l’aborde en lui disant de ne pas attirer l’attention par son comportement distinct, elle ne se doute pas que son quotidien prendra une tournure inattendue, d’autant plus qu’elle a trouvé dans sa chambre un bouton et un mot écrit sur un bout de papier signé D. Qui est-ce ?
Le roman est principalement racontés par un narrateur omniscient, mais les chapitres consacrés à Driss sont écrits à la première personne, ce qui crée un effet intéressant en ce qui concerne le rythme. Le monde imaginé par l’autrice répond aux caractéristiques auxquelles les amateurs de dystopies s’attendent en ouvrant le roman.
Magali Laurent présente une nouvelle série qui saura plaire à ses fidèles lecteurs. Après la trilogie BOA, Demi-vie présente un système dans lequel la population se divise en deux : lorsqu’une moitié des citoyens se trouve en période de dormance, l’autre s’active dans le Jardin. C’est un concept accrocheur, mais pas si original que cela : Margaret Atwood, dans son roman C’est le cœur qui lâche en dernier, présente un univers de ce genre où des couples vivent un mois à la maison, un mois en prison pour travailler. Si on met de côté cette ressemblance (et bon, ce ne sont pas tous les lecteurs qui ont lu les deux oeuvres), l’autrice réussit à capter la curiosité du lecteur avec ses descriptions efficaces de ce monde. On s’imagine facilement la serre et les immeubles dans lesquels évoluent les personnages. Ysia et Sacha forment de plus une équipe intéressante et leur désir de ne pas se faire assimiler est palpable.
L’équilibre réussi entre les passages descriptifs et narratifs s’estompe toutefois au dernier tiers de l’histoire lorsque les actions prennent presque toute la place. Les péripéties s’enchainent et on perd un peu l’esprit du Jardin. Ce changement de ton, qu’on aime ou pas, met la table pour le deuxième tome : Révolte.
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