Quand les Soviétiques partent de sa ville, Krystia, sa soeur et sa mère pensent qu’elles recouvrent la liberté, l’indépendance. Mais les chars soviétiques sont bien vite remplacés par les nazis et, si ces derniers fournissent des soins et de la nourriture à leur arrivée, ils se révèlent aussi sinon plus dangereux. Rapidement, des mesures sont prises contre les juifs de la ville et, pour protéger leurs amis, Krystia et sa famille doivent se mettre en danger au quotidien alors même que leurs conditions de vie sont des plus difficiles.
C’est la réalité d’une petite ville ukrainienne sous l’occupation nazie lors de la Deuxième Guerre mondiale qu’on découvre avec ce récit écrit à la hauteur de son public cible, les lecteurs de 11 à 14 ans. Utilisant une langue simple et des phrases courtes qui n’en sont pas moins percutantes, Marsha Forchuk Skrypuch signe un roman qui convient à tous.
Après Enfant volée, Faire des bombes pour Hitler et Soldat clandestin, l’écrivaine canadienne d’origine ukrainienne Marsha Forchuk Skrypuch poursuit dans son travail de reconstitution littéraire de la Deuxième Guerre mondiale à la hauteur des jeunes lecteurs avec ce récit qui nous entraine cette fois directement en Ukraine, en 1941, alors que les Soviétiques sont chassés par les nazis… ce qui laisse peu de récit aux habitants.
L’histoire racontée est poignante, mais elle est d’autant plus marquante quand on découvre la note finale de l’autrice nous expliquant que le livre a été bâti à partir des souvenirs de la vraie Krystia, qui n’avait au moment des faits que huit ans (Masha Forchuk Skrypuch l’a d’ailleurs vieillie dans le récit, car il aurait pu être difficile de croire qu’une si jeune fille accomplisse tant de gestes héroïques). Avec sa mère, Kateryna Sikorska, elle a mené des actes de résistance pour aider ceux qui en avaient le plus besoin avant de cacher trois amis juifs sous le plancher de leur cuisine. Plutôt que d’opter pour une reconstitution des faits (ce qui aurait été difficile, notamment pour rendre les dialogues), l’autrice a préféré utiliser la fiction pour toucher le cœur de ses lecteurs, ce qui est tout à fait réussi. Ainsi, elle se base sur le réel, avec le témoignage de Krystia et de nombreuses recherches, mais elle peut aussi montrer différentes facettes de la réalité de l’époque en créant des personnages inspirés de personnes réelles.
Racontant l’histoire à la première personne, elle parvient à nous faire ressentir l’angoisse, la peur, mais aussi le besoin de Krystia de faire tout en son pouvoir pour sauver ceux qui lui sont chers. Si le livre, assez court et pensé pour être accessible, pourrait laisser les grands lecteurs sur leur faim (il faut alors lire Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre), c’est un excellent récit pour les lecteurs débutants amateurs d’Histoire.
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