Le lac assassiné

 
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Autrefois, « les eaux du lac étaient douces, parfois aussi bleues que le ciel, parfois d’un gris moutonneux et reposant, quand la pluie venait rafraichir la vallée. » Poissons et pêcheurs se partageaient l’espace, parce qu’il faut bien manger. Mais un jour les pêcheurs se sont faits plus nombreux, plus voraces, moins respectueux, moins respectables, sur des bateaux de plus en plus gros, dans des immeubles de plus en plus imposants sur les rives. Estropiant les poissons pour le plaisir. Laissant leurs déchets devenir des pièges sournois. Puis vinrent les dégouts, se déversant dans le lac, le recouvrant d’une écume verdâtre, puis de nouvelles espèces de poissons, sabre en bouche, qui dévastent la faune et la flore, puis encore le niveau de l’eau qui baisse, inéluctablement, alors que le cours de l’eau des montagnes est détourné pour satisfaire l’appétit des usines, usines qui elles-mêmes mourront quand le lac se sera desséché, « un cimetière dans une carte postale. »

De mémoire de carpe, ainsi raconte la narratrice de ce roman graphique qui relate la vie et la lente mort d’un lac anonyme. S’inspirant de l’histoire du Lac Acuelo, Laurent Chabin sensibilise ses lecteurs aux conséquences des décisions de l’être humain sur l’environnement. Paru dans la collection Griff, ce récit est illustré avec force par Christine Delezenne.

L’avis de Sophie

Laurent Chabin mêle odeur, couleur, ressenti dans cet album qui livre une histoire brute. Oubliez ici la romance et les métaphores pour parler des dérives du genre humain, c’est un récit franc et direct que nous livre l’auteur, brossant le portrait de l’histoire de ce lac anonyme, de sa luxuriance à sa disparition pure et simple, alors que tout est mort avec lui, « jardins calcinés, hôtels dont les façades s’effritent lentement, carcasses de bateaux, de voitures, de frigos, de pompes, de réservoirs vides... Pas même un rat, pas même une mouche... »

Habillant ce texte de collages qui s’accordent brillamment à l’aspect brut du récit, Christine Délézenne abandonne rapidement les couleurs vives des premières planches pour entrainer les lecteurs dans un monde sombre, sale, pollué, alors que le lac est utilisé, souillé et que les poissons y agonisent lentement.

Bref, court et efficace, ce récit engagé ne peut laisser indifférent.  

Merci aux éditions de l'Isatis pour le service de presse !

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 17 septembre 2020.

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