Tout commence par un sourire interdit. Quand sa mère présente les photos de Karim pour le passeport de ce dernier, l’employée, une vieille femme rêche et désagréable, les refuse. Elle les envoie plutôt dans un photomaton à trente kilomètres de là. Bien que sceptiques, mère et fils s’y rendent, mais l’expérience vire rapidement au cauchemar quand Karim se retrouve prisonnier de la cabine. Pour sortir du photomaton, il doit faire un pacte avec la vieille employée mystérieusement présente et accepter de sauver une jeune fille. Mais qui est-elle et comment peut-il y arriver ?
Avec ce court et accessible roman d’horreur, Sarah Cohen-Scali présente une intrigue qui commence de façon plus classique, mais bifurque pour aborder un propos plus social alors qu’il est question de violence familiale. Percutant !
Paru dans la collection Hanté des éditions Casterman, ce roman de Sarah Cohen-Scali m’intriguait. Il faut dire que je n’ai jamais rien lu de l’autrice qui n’ait une double portée et j’attendais avec impatience de voir comment elle pouvait ici amener une réflexion plus profonde dans une histoire d’horreur si brève. Je n’ai toutefois pas été déçue. Après un début tout en intensité avec une scène de photomaton qui ne donne aucune envie de se retrouver de nouveau dans ce genre de cabine, l’intrigue ralentit un peu, mais ce n’est que pour mieux prendre son élan. Et alors qu’on pensait replonger dans le fantastique, la fin ouvre plutôt une autre porte : celle de la réalité, l’autrice parlant de violence familiale et du rôle nécessaire de ceux qui entourent et qui doivent, au lieu de prendre la posture du singe (ne pas voir, ne pas entendre, ne pas parler), réagir.
Bref, si le début peut donc paraitre enfantin, la suite ne l’est pas. Est-elle trop dure pour un jeune public ? Je ne crois pas. Après tout, il est important de savoir que l’horreur existe et qu’on peut jouer un rôle pour l’empêcher. Mais pour cela il faut être attentif aux signes et ne pas choisir de regarder ailleurs…
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