1665. Pierre Le Moyne rêve de suivre les traces de son père, de défendre la Nouvelle-France face aux Anglais et aux Iroquoiens et explorer le continent. Dès que l’occasion se présente, il développe ses habiletés : il apprend à faire du portage, améliore sa connaissance des langues et étudie les stratégies autochtones. C’est ainsi qu’il deviendra capitaine au service du roi de France et conquerra la Baie du nord, mais aussi la Louisiane, naviguant d’un navire à l’autre. Respectueux de ses équipages, résilient, Pierre Le Moyne vouera toute sa vie à la Nouvelle-France.
C’est à la rencontre d’un homme marquant pour la conquête française de l’Amérique que nous invite Magali Favre dans ce roman historique visant les lecteurs intermédiaires.
Mes cours d’histoire sont loin et, avec ma mémoire trouée, j’avoue que mes connaissances sur la Nouvelle-France et ses conquêtes sont assez minces. J’étais donc intéressée par ce roman qui met en scène un personnage dont on parle peu et qui pourtant a fait beaucoup (un personnage et une famille, d’ailleurs, parce que des Le Moyne, il y en a eu beaucoup !).
Le début m’a plu, avec la rencontre du jeune garçon qui rêve grand et ses premières explorations alors qu’il vit une histoire d’amour vouée à l’échec en parallèle. Toutefois, plus on avance dans le récit et on laisse de côté l’émotif pour mettre l’accent sur le factuel. Oui, on voit comment Le Moyne prend soin de ses hommes, gagne leur respect, fait une véritable obsession de la conquête du nord d’abord puis du sud pour le compte du Roi de France, mais sa vie privée disparait. La rencontre de sa femme ? Quelques paragraphes. La naissance de son premier fils ? Deux lignes (d’ailleurs, sa femme était alors sur le bateau ?). La mort de son frère ? Trois lignes. Je comprends le choix qui a été fait par l’autrice de prioriser les évènements historiques (et il y en a beaucoup), mais j’aurais aimé connaitre davantage l’homme et la vie. Mention spéciale toutefois à la mise de l’avant des relations amicales, respectueuses de Le Moyne avec de nombreux autochtones et la beauté de la description des paysages !
Le petit plus ? Si vous êtes Montréalais ou que vous connaissez bien la ville, vous aurez parfois l’impression de vous retrouver dans le métro, quand Cadillac, Frontenac et Bonaventure, entre autres, apparaissent au fil des pages !
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