La petite fille qui aimait Tom Gordon

Lorsque la mère de Trisha et Pete leur présente le programme de la journée, la première s’emballe tandis que le deuxième lève les yeux au ciel. Une randonnée sur la piste des Appalaches semble pourtant une activité intéressante. Pendant que sa mère et son frère discutent, quelques mètres devant elle, Trisha décide de bifurquer vers la forêt pour uriner. À son grand désarroi, lorsqu’elle revient sur le sentier, ni sa mère ni son frère ne sont à portée de vue. La panique la saisit et l’adolescente perd tous ses repères. Heureusement, son Walkman se trouve dans son sac à dos. Lors de l’arrivée de la noirceur, c’est grâce à son appareil qu’elle peut écouter le match de baseball des Red Sox de Boston pour laquelle Tom Gordon, le lanceur étoile de l’équipe, vient de prendre place sur le monticule. Après une nuit angoissante et malgré la peur, la faim et la soif, l’adolescente reprend la route en compagnie de Tom qu’elle voit apparaitre de temps à autre et qui l’encourage à poursuivre sa marche dans l’espoir qu’on la retrouve.

Le roman est divisé en neuf manches (comme au baseball) correspondant aux étapes importantes vécues par Trisha pendant son excursion. L’introspection et la solitude sont deux thèmes présents dans l’histoire. Bien qu’une disparition en forêt constitue un évènement propice aux péripéties, ce sont les pensées de l’adolescente qui s'imposent.

L’avis de Geneviève

La petite fille qui aimait Tom Gordon se situe tout à fait dans la lignée des trois précédents romans de Stephen King paru dans la même collection (Le corps, Brume et Le molosse surgi du soleil). On est plongé dans une atmosphère où règne le calme, mais rapidement, le surnaturel s’immisce et crée la surprise. L’apparition de Tom Gordon à certains moments n’est pas inopportune, au contraire. Lorsque le joueur de baseball se manifeste, cela donne souvent un second souffle à Trisha, qui sent l’envie d’abandonner s’emparer d’elle dès les premiers mètres. D’ailleurs, cette marche solitaire sert très bien le monologue intérieur de l’adolescente. Elle s’adapte même aux apparitions des moines et à cette voix glaciale qui s’exprime et qui tente de la décourager et de lui faire peur.

Puisque les autres personnages occupent peu de place dans l’histoire, l’action est lente. Ce genre plaira donc davantage à ceux qui préfèrent les romans où l’évolution psychologique prédomine. Encore une fois, le maitre de l’horreur démontre son habileté à imaginer des atmosphères angoissantes.

Merci aux éditions Albin Michel pour le service de presse!