Les ennemis invisibles

Hector est un homme simple, timide, honnête, aux habitudes bien ancrées. Tous les soirs, à la même heure, il promène son chien Lego dans son quartier. Un soir, il entend un terrible cri provenir de la maison d’une nouvelle voisine de qui il s’est peu à peu rapproché : Bianca. Bien qu’Hector soit terrifié et n’ait qu’une envie, celle de fuir, la voix de son coeur lui indique que Bianca est peut-être en danger, qu’il doit aller voir. C’est ainsi qu’il entrera dans la maison à la recherche de la source du cri et verra, caché dans le sous-sol, un homme costaud descendre le corps décapité d’une femme qui porte le même tatouage que Bianca. C’est ainsi qu’il se retrouvera mêlé à une sordide histoire où les apparences sont bien souvent manipulées…

Suspens mêlant enquêtes policière et civile, Les ennemis invisibles aborde aussi les thèmes de la vengeance, de la manipulation, de l’entraide, de l’intimidation (et de ses conséquences), de l’amitié et de l’amour. Complexifié par ses nombreux retournements de situation, le roman vise un public intermédiaire.

L’avis de Sophie

C’est une belle découverte que celle-ci. Je raffole personnellement des romans d’enquête et il y en a peu au Québec, si bien que toute nouveauté est accueillie avec plaisir, encore plus quand l’histoire est bien construite !

Ici, à 90 pages sur les 266, on pense qu’on sait tout, qu’Hector a tout compris, que le meurtrier potentiel (le mari de Bianca) a été arrêté. Que l’affaire sera classée (et on se demande ce que l’auteur pourra bien raconter encore). Mais non… D’abord parce que Bianca n’est pas morte, ensuite parce que celui qui a arrêté s’est enfui et finalement parce qu’il y a encore bien des surprises qui attendent Hector, parfait antihéros, et ses deux amis, deux de ses collègues dans la compagnie d’assurances pour laquelle il travaille.

Aucun ado ne pointe le bout de son nez dans le roman, mais Louis Émond fait référence à plusieurs reprises à la jeunesse de ses personnages pour expliquer ce qu’ils sont devenus une fois adultes. Ainsi, on comprend que la grande timidité d’Hector, sa difficulté à s’impliquer viennent du fait qu’il a été intimidé, harcelé lorsqu’il était plus jeune et que ses parents ne l’ont jamais cru. Cette façon de faire est intéressante bien qu’elle rende parfois la lecture un peu plus complexe avec des allers-retours dans le passé qui peuvent faire perdre le fil. D’ailleurs, le récit est aussi complexifié par le fait qu’Hector « entend » des voix. Les voix de son coeur et de sa raison, notamment, voix qui s’expriment tout à fait normalement dans des dialogues marqués de tirets. Ça ajoute une couleur particulière au livre, mais c’est parfois un peu plus difficile à saisir aussi (sans compter que le chien parle aussi). C’est donc un roman touffu, une aventure qui surprend et à laquelle il faut être attentif si on ne veut pas rater certains indices en court de route… ou se perdre dans les multiples voix qui se croisent !

Le petit plus ? L’auteur est un ancien prof du primaire et il indique en fin de livre qu’il a écrit la première version de cette histoire quand il essayait de créer des dictées intéressantes pour ses élèves et de susciter leur intérêt à travers un suspens. Mission accomplie !  

Merci à Soulières éditeur pour le service de presse !