Quand Éléanor se réveille à Altaria, le Royaume des morts, elle croit que tout est fini. Mais cet univers a ses propres codes et, grâce à une série de chance, elle trouve le moyen de revenir chez elle, à Portalington. Maintenant damnée, Eleanor ne pourra toutefois pas reprendre simplement sa vie comme avant. Rapidement, elle se rend compte que des Chasseurs sont à ses trousses, que son corps a gagné des habiletés insoupçonnées, qu’elle possède maintenant un pouvoir bien spécial (mais qui est aussi, en quelque sorte, une malédiction), et qu’elle devra dire adieu à ses proches si elle veut les sauver… finalement, n’aurait-elle pas été mieux à Altaria ?
Avec ce roman fantastique qui se déroule dans un univers à tendance steampunk, Stéphanie Perron offre une intrigue riche en rebondissements à destination des lecteurs intermédiaires et avancés.
Un roman ado québécois se déroulant dans un univers steampunk ? Il n’en fallait pas plus pour me tenter ! Il faut dire que ce genre ouvre la porte à des récits inventifs et que j’étais curieuse de voir comment Stéphanie Perron, que j’avais jusqu’ici lue dans des œuvres plus réalistes, ferait dans un récit faisant davantage appel à l’imaginaire. Ma lecture m’a toutefois laissée sur ma faim.
Côté positif, le roman commence en force avec beaucoup d’action dès le départ et le fil narratif ne faiblit pas alors qu’Éléanor revient à Portalington et découvre la réalité de sa nouvelle condition. Stéphanie Perron fait évoluer psychologiquement son personnage à travers une suite de petits deuils de sa vie d’avant et la découverte de ses nouvelles possibilités (mais aussi des barrières qui se dressent sur son chemin), sans laisser de temps mort. Il y a donc souvent des obstacles, des bagarres, des défis, bref, de quoi rester accroché.
L’ensemble est toutefois maladroit sous plusieurs aspects, notamment avec cette idée de l’univers steampunk qui fait ici office de pâle décor, mais n’est pas exploité à sa juste valeur. Oui, il y a les « googles » caractéristiques, et on fait référence à certains habits typiques ou encore à la vapeur, au charbon, mais ce n’est pas suffisant pour qu’on s’y immerge vraiment. Les règles de son univers ne sont pas toujours cohérentes non plus et l’explication de « parfois c’est ainsi et parfois pas » est un peu mince. Par ailleurs, le caractère de l’héroïne est changeant et, si on peut comprendre que la situation soit pour le moins perturbante et qu’une même personne peut posséder plusieurs facettes, c’est étrange de la voir tantôt forte, tantôt terriblement abattue, tantôt presque insouciante, tantôt profondément touchée par la disparition de ses proches (et certains éléments n’apparaissent qu’en cours de route alors qu’ils auraient dû influencer le cours de ses pensées plus tôt). Bref, les idées sont chouettes, l’univers mis en place est intéressant et peut vraiment servir de base à plusieurs intrigues, mais le roman aurait mérité d’être encore un peu travaillé.
Bon à savoir, Stéphanie Perron a écrit un feuilleton, l’Aube des Damnés, qui se passe avant cette histoire. Intéressant si vous souhaitez en découvrir davantage sur cet univers !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire