Chloé n’a jamais su pourquoi, mais sa grande sœur l’a toujours détestée. Avec le temps, si elle continue à l’admirer, à être sous son emprise, elle a appris à la redouter, à se protéger puisque ses parents ne le font pas. Mais depuis qu’Alexia s’est mise à avoir son corps en horreur et à envier celui de sa petite sœur, la situation ne fait qu’empirer. Entre les moments où elle dévore tout ce qui lui tombe sous la main et ceux où elle cesse de s’alimenter, Alexia ne semble trouver la paix que dans le tourment de sa cadette…
Roman court, mais complexe mettant en scène une relation entre sœurs compliquée, mais abordant aussi et surtout le thème des troubles alimentaires, Un jour je te mangerai vise les lecteurs intermédiaires.
J’ai mis longtemps à écrire ce billet, car j’ai une relation ambigüe au roman. D’un côté je suis passée un peu à côté de l’intrigue, ne réussissant jamais à m’attacher pleinement aux personnages parce que le rendu est au final assez froid, de l’autre j’ai été fascinée par le récit, par les rouages psychologiques de la maladie qu’on découvre au fil des pages et qui sont finalement peu abordés dans les (déjà peu nombreux) romans qui traitent de ce thème.
Inspirée de sa propre histoire, Géraldine Barbe signe un livre qui est parfois inégal, mais puissant dans son message. C’est à travers les yeux de Chloé qu’on suit le parcours d’Alexia, avec sa haine pour sa sœur, d’abord, mais aussi pour son corps, pour la nourriture. Qu’on la voit perdre peu à peu le contact avec la réalité et sombrer. C’est à la fois intéressant que l’accent soit ici mis sur l’impact psychologique plutôt que sur les manifestations physiques et à la fois déstabilisant à cause de cette relation malsaine entre les deux sœurs, dangereuse. Parce que même si on comprend que c’est en partie la maladie qui suscite la violence chez Alexia, ce côté d’elle la rend antipathique et m’a empêchée, pour ma part, de m’y attacher. Mon ressenti au fil des pages était davantage de la pitié pour Chloé, sans cesse dévalorisée, en danger devant cette ainée qui ne s’empêche de rien, qui passe son malheur, sa crise dans les sévices psychologiques et physiques, mais aussi de la colère envers ces parents qui ne font rien. D’ailleurs, la fin ne m’a pas semblée suffisante à ce propos. Si on boucle une boucle autour de la maladie, la relation malsaine, elle, est trop vite balayée. Bref, je suis mitigée !
Le petit plus ? Ce titre et cette couverture, magnifique, signée Hülya Özdémir, qui attire indéniablement l’œil et fonctionne, j’ai pu le constater, tant chez les ados que chez les adultes !
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