Ils sont cinq à s’être réveillés dans cette école qui semble bien déterminée à devenir leur tombeau. Cinq élèves qui se connaissent de vue, mais n’ont peu ou pas d’histoire en commun. Cinq à ne pas se rappeler comment ils ont pu atterrir dans leur établissement scolaire et incapables d’en sortir. Il y a d’abord les aurores boréales et les eaux qui montent à toute vitesse, la force de la vague qui engloutit le premier étage et les force à se réfugier au second, puis la chose qui sort des conduits de ventilation et semble prendre une forme différente pour chacun : araignée, mage superpuissant, monstre…, et enfin, les lumières qui sombrent dans un trou noir et cette impression que le monde entier s’efface et s’apprête à les engloutir, du moins s’ils ne disparaissent pas avant, les uns après les autres. Que se passe-t-il ? Et comment s’en sortir ?
Christophe Lambert joue avec l’horreur pour aborder des thématiques psychologiques plus intenses dans ce récit court et haletant qui flirte avec la notion de fantastique. Fluide, rythmé par l’alternance des points de vue permettant à chaque personnage d’être mis en valeur, Si longue soit la nuit vise les lecteurs intermédiaires.
Avis aux lecteurs qui n’aiment pas être manipulés : fuyez ce livre ! Je rigole, mais il y a un fond de vérité. En effet, sous son couvert de roman d’horreur bien glauque (couvert quand même bien présent puisque l’horreur reste au cœur du récit), Christophe Lambert en profite pour pousser la réflexion sur des thèmes divers, touchant tous la réalité des ados d’aujourd’hui.
C’est donc un roman-surprise qui est assez bien maitrisé si on accepte au départ l’utilisation de clichés, notamment dans les personnages, qui pourraient être décrits comme ça : la première de la classe, le mauvais élève qui joue les gros bras, la pom-pom girl qui n’hésite pas à balancer des vacheries, l’intello marginal et le garçon en fauteuil roulant amateur de jeux de rôles. Des moules définis, déjà vus souvent, mais qui permettent au moins de placer rapidement le cadre. Parce qu’on n’a pas de temps à perdre : il se passe beaucoup de choses dans ce court roman et ça roule à toute vitesse, si bien que ces raccourcis dans les définitions des différents protagonistes permettent au moins de s’y retrouver rapidement. Il y a l’horreur, oui, bien présente, cet espèce de cauchemar qu’ils semblent partager de façon étrange, mais on se rend aussi bientôt compte qu’ils ont tous quelque chose sur la conscience et que cela influe sur leur potentielle survie.
Difficile d’en dire plus sans vendre tous les punchs, mais je dirais seulement que oui, ça sonne parfois déjà vu, que oui, on aurait pu développer davantage les intrigues (224 pages, c’est court), mais que c’est aussi très efficace. À découvrir !
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