La route de Ness

Ness a grandi dans un monde à deux vitesses, deux univers. D’un côté, il y a les Bleus, qui sont dotés d’une intelligence supérieure et dominent du haut de la Colline. De l’autre, il y a les Pâles, comme elle, qui sont destinés à servir les premiers. Ainsi est fait le monde et rien ne pourra le changer. Rien ? Ou alors une rencontre, une bande d’amis qui cherchent à repousser les limites, une fuite et une mystérieuse maladie dont la source pourrait révéler de nombreux secrets… et faire bouger les choses.

La route de Ness est un roman dystopique qui démarre dans un univers plutôt typique, mais fait différentes propositions originales au fil des pages alors que son autrice aborde les thématiques des privilèges, de la liberté, de la famille, de l’amitié et de l’entraide. Pour les grands lecteurs !

L’avis de Sophie

Il y a un moment, j’ai fait une surdose de dystopie. Il faut dire qu’il y a eu une grande mode après Hunger Games et qu’au final le fil conducteur de la plupart était le même. Heureusement, la vague s’est calmée et j’ai de nouveau plaisir à me plonger dans des univers dystopiques, particulièrement quand ils mettent en scène des personnages différents de ceux qu’on y retrouve habituellement.

Ici, aucune Katniss qui porte l’espoir sur ses épaules, mais plutôt une bande d’amis, Ness, Ferdinand, Sanders et Zéno, qui prendront des voies différentes à l’aube de leurs 15 ans, l’année de leur entrée dans l’âge adulte, mais se retrouveront aussi au croisement des chemins, leur entraide étant essentiel au dénouement. La route de Ness croisera aussi celle de Quirin, un adolescent bleu dit « dense » et c’est vraiment un des points forts du récit parce que ces « denses » amènent un aspect mystérieux supplémentaire, mais aussi parce que Quirin montre plusieurs caractéristiques d’un syndrome asperger et que Ness et lui doivent s’apprivoiser dans leurs différences, ce qui est chouette à découvrir.

C’est une dystopie qui reste classique, avec une bonne dose de manipulation et des personnages cruels contre lesquels il faut se battre, mais les armes utilisées sont ici surprenantes, on n’est pas dans la violence, mais bien davantage dans la psychologie. Ça en fait donc un récit assez doux, dans lequel l’ambiance joue un grand rôle. Ce n’est pas parfait, il y a certaines révélations qui arrivent un peu trop facilement et quelques moments plus lents, mais c’est une histoire qui nous montre qu’une révolution peut aussi se produire avec de la bienveillance. Et ça, c’est précieux.  

Merci au Rouergue pour le service de presse !