Merlin. Mozammel. Lukumbi. Patricia. À eux quatre, ils forment une équipe de basket de choc, chacun ayant sa spécialité, tous complémentaires. Ce n’est pas dans les tournois scolaires qu’ils jouent toutefois, mais bien dans la rue, dans leur quartier pauvre où les gangs amassent des butins et les offrent aux joueurs victorieux dans des joutes clandestines au cours desquelles la violence n’est pas permise… du moins jusqu’au dernier coup de sifflet. S’ils tirent bien leur épingle du jeu, Merlin et ses coéquipiers savent aussi qu’ils sont de plus en plus reconnus comme des menaces, alors même que les butins deviennent plus imposants. Surtout, ils savent qu’ils n’ont aucune chance de se sortir de la pauvreté en restant dans ce cycle. Alors quand un tournoi interscolaire annonce que son prix est une bourse pour les joueurs gagnants, ils décident de tenter leur chance. Mais jouer à visage découvert pourrait être problématique…
Ancrant son récit dans un Québec un peu futuriste, postpandémique, pauvre, infiltré par les gangs de rue, Jean-Michel Collin propose une intrigue dense qui allie amitié, force du groupe et survie, tout en donnant une large part au basket.
Oh wow, quelle chouette découverte littéraire ! D’abord pour le lieu, Québec étant rarement le théâtre de la littérature jeunesse québécoise. Et si je me rends compte que c’est la spécialité de Jean-Michel Collin, la ville qu’il raconte ici est projetée dans un futur proche alternatif, avec des tours surchargées et des habitants abimés par la pandémie, affectés par les trop nombreuses pertes d’emploi. Oubliez le château Frontenac, on est dans les bas quartiers où la racaille n’attend pas la nuit pour sortir !
Ensuite, pour la force des personnages, la diversité des propositions, des origines, des personnalités. J’ai craqué pour le petit côté baveux de Merlin, qui sait toujours quoi dire pour entrer dans la tête de l’adversaire, la stature imposante et calme de Moza, l’analyse stratégique de Patricia, l’agilité folle de Lukumbi (aussi surnommé le roi du Wakanda, référence que comprendront les amateurs de Marvel). Les quatre se complètent à merveille et leurs interactions permettent à l’auteur de créer de la profondeur à son récit.
Finalement pour la solidité de l’intrigue, alors que le quatuor cherche à sauver les gens de leur quartier pauvre en remportant des butins, mais doit se la jouer discret dans les matchs officiels, qui, eux, pourraient ouvrir leur horizon. Que choisir ? Aider les autres ou s’aider soi ?
« Jouer au basket sans avoir peur. Qu’est-ce que je donnerais pour vivre ça. »
Ce n’est pas parfait, il y a quelques accroches, mais c’est un livre qui nous fait réfléchir tout en misant vraiment sur le basket, descriptions de parties et plus spécifiquement de différents jeux et philosophie sportive à l’appui. Pour ceux qui étaient tentés par Les chroniques des Sagiciens, mais effrayés par le nombre de pages, c’est une alternative intéressante !
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j,ai trouve le livre excellent