Jude Lomax est une jeune musicienne qui parvient difficilement à ramasser suffisamment d’argent pour assurer sa survie et celle de son père, aux prises avec un handicap et des douleurs suite à un grave accident, dans une Nouvelle-Orléans remplie de magie où les histoires de vengeance sont multiples. Lors d’une soirée où de nombreux musiciens ont refusé de se rendre, trop effrayés, son chemin croise celui d’Ivory Monette, la Reine Cojoue, qui règne depuis 50 ans sur Bâton Noir. Assassinée mystérieusement, sauvagement, celle-ci veut sa revanche et prend possession du corps de Jude à l’aide d’une poupée qui lui sert d’intermédiaire. La musicienne n’aura pas d’autre choix que de surmonter ses peurs et ses préjugés liés aux pratiques cojoues pour participer à l’enquête, et ce, même si ça implique de frayer avec des personnages tous plus effrayants les uns que les autres.
La nuit des reines entraine ses lecteurs à la découverte d’une Nouvelle-Orléans revisitée dans laquelle la magie (noire) est très présente. Abordant les thèmes de la vengeance, de la famille, de la quête personnelle, Alex Bell s’adresse aux grands lecteurs et grandes lectrices.
Alex Bell est une autrice versatile qui explore différents genres, ce qui est à la fois génial et… perturbant ! Ayant particulièrement aimé son roman d’horreur, Emmurées, j’attends avec impatience qu’elle revienne avec un livre de cette trempe et j’ai cru que c’était ce qu’elle proposait ici, mais ce n’est pas le cas. Amateurs d’horreur, passez donc votre chemin, La nuit des reines est plutôt un récit fantastique qui est sombre, oui, avec une ambiance angoissante et des personnages effrayants, mais qui ne cherche pas à faire peur à ses lecteurs.
Je vous le dis tout de suite, je suis restée sur ma faim pour ma part. Le roman déborde de détails et installe une atmosphère étouffante, stressante… mais s’étale aussi longuement avant de vraiment proposer de l’action. Chaque élément pris séparément est intéressant : le cadre général de Bâton Noir, l’histoire familiale complexe de Jude, les mystérieux vampires, le mythe autour de la reine cojoue et ses serpents, les discussions mentales intenses très Jude et Ivory, l’enquête, les révélations, le perturbant fantôme de Moonfleet, mais on dirait qu’il y en a trop et qu’on étouffe l’histoire principale. L’atmosphère pourtant bien anxiogène créée ne sert finalement pas tant l’intrigue.
L’héroïne est forte, elle progresse envers et contre tous, elle se découvre aussi une puissance inattendue à travers le récit et c’est une des forces du roman, mais je pense que je suis passée un peu à côté, ce qui est dommage parce que j’étais vraiment intriguée, d’autant que Bayard a fait un envoi génial de presse avec un masque, des bracelets, des cartes, plein d’éléments qui créaient l’envie ! Bref, c’est une œuvre à lire si vous aimez les univers historiques revisités et que vous préférez les enquêtes à l’horreur !
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