C’est la dernière année de secondaire de Rose et ça devrait être la plus joyeuse. Il y a cette complicité immense avec son cousin, qui vit désormais chez elle, puis l’histoire d’amour digne des contes de fées qu’elle vit avec Damien. Le trio inséparable se promet un bal extraordinaire, des road-trips et plein d’aventures avant l’entrée au Cégep. Quand Rose se met à dormir partout, tout le temps, tous soupçonnent une mononucléose. Mais les tests dévoilent plutôt un cancer. Insistant, répandu. Et lorsque « Ewing » résiste aux traitements et crée de plus en plus de douleurs, l’adolescente comprend que la seule bataille qu’elle peut gagner, c’est celle du choix de son départ…
Roxane Jérôme aborde le sujet de l’aide à mourir avec beaucoup de doigté dans ce roman de la collection « Tabou » qui parle aussi d’amour, de famille, de cancer et de deuil. Pour un lectorat intermédiaire et avisé.
Je vais être franche, il y avait longtemps que je n’avais pas mis le nez dans un Tabou. Je n’ai rien contre ce type de roman, c’est juste que je sais que son lectorat n’a pas besoin de moi pour en parler : il est nombreux et fidèle. Mais voilà, j’ai eu envie de découvrir celui-ci et je dois dire que j’en suis vraiment très heureuse, et ce, même si j’ai souvent pleuré au fil des pages.
Parce que oui, sachez-le, c’est très émotif comme récit. Si le début place un décor positif et lumineux, la maladie vient rapidement enrayer tout le reste et dès le tiers du roman il est question de mort. D’une mort qui viendra déchirer un couple vraiment mignon (Damien est parfois un peu trop parfait pour être crédible, mais il contrebalance très bien le drame), arracher une fille à ses parents et, surtout, raviver une grande souffrance chez Emmanuel, le cousin de Rose. Si l’histoire de ce dernier est parallèle à celle de l’héroïne, elle est aussi percutante. L’adolescent vit en effet chez les parents de Rose suite au suicide de sa mère. La volonté de sa cousine de demander l’aide à mourir est donc vue par lui comme une trahison, un abandon, un suicide pur et dur. Et toute sa réflexion, ses réactions, permettent à l’autrice de faire réfléchir son héroïne et aux lecteur.trice.s de se poser aussi des questions sur la différence entre les deux choix, sur ce que ça implique. Vraiment, c’est bien trouvé et ça vient ajouter une couche à ce récit qui fait pleurer tout en n’étant absolument pas larmoyant en lui-même. Bien dosé et bien joué !
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