Toucher les étoiles

Madeleine voudrait pouvoir toucher les étoiles grâce au trampoline de son ami Céleste, mais son père, lui, souhaiterait plutôt que sa fille grandisse, cesse de se mettre en danger et retourne à la barre : là, c’est à force de travail et de sacrifices qu’elle pourra vraiment devenir une étoile. Mais les rêves de Mado ne sont peut-être pas les mêmes que ceux de son paternel et, quand il la pousse trop et que les tensions éclatent au sein du couple, la jeune fille se sent coupable. Seule la perfection semble pouvoir le satisfaire…

Court texte abordant les thèmes de la famille, du contrôle, de la colère et de la danse classique, Toucher les étoiles peut rejoindre toustes les lecteur.trice.s.

L’avis de Sophie

Encore une fois, la collection jeunesse de Leméac surprend. Son public n’est pas toujours clair, pas toujours défini, et ce récit-ci me semble plus parler à la fin du primaire qu’au secondaire, quoique la finale est quant à elle plus mature.

Je trouve d’abord que Toucher les étoiles vise les plus jeunes parce que la voix de la narratrice est encore ronde de naïveté et que les émotions sont abordées clairement, sans double niveau. Cela ne veut bien sûr absolument pas dire qu’il n’y a pas de style entre les pages. Frédéric Wolfe tisse en effet plusieurs fils rouges au long de son récit, avec en parallèle le désir de contrôle du père et la danse classique, discipline de rigueur s’il en est une, et cette image d’étoiles qui peut prendre différentes formes. Madeleine est aussi jeune et son désarroi, ce moment de déséquilibre, alors qu’elle assiste à l’effritement du couple de ses parents et pense qu’elle en est responsable, qu’elle place elle-même sur ses frêles épaules de ballerine le poids du bonheur des adultes qui l’entourent, est très bien rendu et parle à celleux qui pourraient reconnaitre leur propre ressenti.

Toutefois, les lecteur.trice.s plus âgé.e.s pourrait aussi accrocher à l’aspect très ouvert du récit. C’est au final une petite plaquette qui montre une situation problématique, incite à la discussion, mais n’offre pas non plus de réponse, notamment à la colère du père, ou encore au vide de Mado, à son sentiment de responsabilité. La finale ouverte invite plutôt à la réflexion personnelle. Bref, un autre entre deux signé Leméac !

Le petit plus ? La finale sur le trampoline, qui fait écho à une scène du tout début et boucle cette boucle des étoiles. Bien vu !  

Merci à Leméac pour le service de presse !