La Malinche

Les livres d’histoire ont retenu l’histoire d’Hernan Cortès, de son arrivée au Mexique, de ses prises, de son caractère flamboyant. Mais derrière lui, indispensable à la conquête de Mexico et de l’empire aztèque, indissociable de toutes les discussions, négociations, prises de décision, il y avait celle qu’on appelait la Malinche. Née dans une bonne famille, vendue comme esclave, devenue traductrice, amante, conseillère. Une femme forte qui fut brisée par le caractère impitoyable du conquistador, mais qui a laissé sa marque.

Élise de Fontenaille poursuit son formidable travail de mémoire dans un récit court et fragmenté, déconstruit, qui donne la parole à un garçon qui a côtoyé la Malinche et veut la faire découvrir et reconnaitre. Pour toustes.

L’avis de Sophie

Connue pour ses récits courts et puissants qui mettent en lumière des réalités méconnues, d’aujourd’hui ou d’hier, Élise Fontenaille nous ouvre cette fois les yeux sur la « femme derrière » Hernan Cortès, celle qui fut aussi une grande traitre. Rendu sous forme de fragments déconstruits, racontés au fil des souvenirs du narrateur, un jeune homme qui accompagnait l’Espagnol, le récit nous amène au Mexique à l’ère des conquêtes, nous permettant de voir agir Cortès de l’intérieur, de ses rangs, et de découvrir une femme énigmatique, forte, qui a fait le choix d’aider l’ennemi et qui fut brisée au fil du temps par cet homme sans scrupules, sans jamais pour autant baisser la tête. La finale est d’ailleurs à son image, à la fois mystérieuse et un peu magique.

C’est une lecture qui demande un intérêt pour le contexte, et qui montre plusieurs dimensions d’un homme qui est reconnu pour ses conquêtes, mais qui a aussi été abject. Ce n’est pas un récit d’action qui nous garde sur le bout de notre chaise, mais on s’attache rapidement à ce personnage historique méconnu et la curiosité fait en sorte que le roman, court, peut se lire en un souffle.