Elle est partie. Déménagée à Trois-Rivières, coupant le fil rouge de leur amitié sans prévenir. Et ça fait mal. Si mal. Parce que cette relation s’est nouée dans l’enfance, que la personnalité de la narratrice s’est construite avec elle, avec cette autre qui a cessé de tenir ses promesses. Qui est partie avec sa moitié de tous les souvenirs.
« quand tu es partie
on m’a retrouvée
sous les débris
de ma pyramide de Maslow »
Publiée dans la nouvelle collection de poésie Fuwa, des éditions de la Bagnole, cette toute petite plaquette poétique aborde le thème de la peine d’amitié dans toute sa brutalité et sa surprise.
Lire ce recueil, c’est un peu comme ouvrir un carnet secret caché dans le fond d’un sac à dos, et découvrir une plume singulière et criante de vérité.
Naviguant entre la puissance des souvenirs de l’enfance et celle des émotions brutes de l’adolescence, Alexandra Campeau propose non pas une histoire avec un début, un milieu et une fin, mais bien l’instantané d’un moment, d’un deuil amical, avec la force d’images concrètes. Dans une mise en page aérée, avec une poésie ponctuée d’illustrations fines tracées à l’encre, les vers sont émaillés de référence à la culture pop et utilisent l’écriture inclusive, ancrant le recueil dans son temps. La finale est ouverte, mais, même si j’en aurais pris plus, elle me semble tout à fait cohérence avec le reste. Superbe.
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