Être au milieu de sa famille. Être un.e élève moyen.ne, dans les notes comme la popularité. Se lover dans ce « milieu ». C’est peut-être plate, mais ça permet de traverser le secondaire comme la vie sans blessure. Du moins, la plupart du temps. Parce que l’invisibilité, ça ronge aussi.
« Dans la famille je suis
entre ma grande sœur
et mon petit frère
un trio régi
par des gens que la vie veut qu’on appelle
nos parents »
Publiée dans la nouvelle collection de poésie Fuwa, des éditions de la Bagnole, cette toute petite plaquette poétique aborde les thèmes de la quête de reconnaissance et de la définition de soi.
Encore une fois (parce que j’ai d’abord lu Besties, publié en même temps dans cette collection), j’ai eu l’impression en découvrant ce récit d’avoir mis la main sur un cahier d’ado caché au fond d’un bureau. Parce que la poésie y est brute, qu’elle donne cette impression (fausse, on s’en doute bien) qu’elle n’est pas travaillée, que les vers sont simplement la photo d’un instant T, d’un ressenti authentique.
Carolanne Foucher a une plume volubile et sa poésie, atypique, est peuplée de parenthèses. Atypique, oui, parce qu’elle semble être au premier abord portée seulement par la forme, le texte se constituant d’un langage du quotidien qui a peut-être moins d’éclat, mais c’est le genre de poésie qui prend tout son sens, son rythme, lorsqu’elle est lue à voix haute et que les finales, parfois même détachées dans la mise en page, viennent faire résonner le reste.
Attention à celleux qui cherchent une histoire, il n’y a pas vraiment ici de début, de milieu et de fin, juste des émotions, mais aussi et surtout la silhouette du caractère d’un.e adolescent.e (jamais genré) qui se dessine au fil des pages. Et c’est beau de le ou la voir émerger (même si, oui, oui, j’en aurais pris encore plus).
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