Fab tome 2 – L'étoile

Attention, ce livre est le deuxième de la série. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par le premier : La recrue.

Ça y est, Fab est à Rimouski. Ça veut dire nouvelle maison, changement de style d’autorité parentale et… nouvelle école. Cette fois, pas question de se retrouver avec une cible dans le dos. Alors quand elle reçoit un premier commentaire déplacé le jour de son arrivée, Fab utilise ses talents d’improvisatrice pour répliquer. Fort. Ce qui lui attire instantanément l’admiration des autres. Mais si clasher la rend populaire, ça ne la rend pas forcément plus heureuse…

Poursuivant dans la voie du premier tome de la série, Emilie Ouellette parle d’adolescence, de diversité, de dynamique de groupe et d’improvisation, bien sûr, à travers les aventures colorées de Fab. Pour tous et toutes !

L’avis de Sophie

En quatre romans jeunesse, Emilie Ouellette a réussi l’exploit de devenir une figure incontournable de la littérature pour adolescents actuelle au Québec. Pourquoi ? D’abord parce qu’elle signe des œuvres d’une grande authenticité, qui captivent autant qu’ils touchent leur lectorat, ensuite parce qu’elle apporte à la littérature jeunesse québécoise une brise de diversité bienvenue.

C’est de nouveau le cas ici, et c’est même encore plus flagrant que dans le premier tome de Fab. Oui, notre héroïne est venue vivre avec sa mère blanche, mais elle se fait une amie noire à l’école et se rend chez elle, ce qui permet à l’autrice de placer des scènes riches où il est question de ticouris et pendant lesquelles les dialogues se font en créole. Emilie Ouellette signe par ailleurs une scène juste parfaite, quand une amie de Fab touche ses nouvelles tresses et se fait taper sur les doigts par une autre amie. Non, ça ne se fait pas. Et c’est intéressant de le voir mis en scène dans une fiction, et entre des amies bienveillantes entre elles, pour mieux comprendre pourquoi.

De façon générale, j’ai donc bien aimé ce deuxième tome, qui change la perspective et pousse Fab dans de nouveaux retranchements, pas plus faciles, alors qu’elle perd ses repères et a parfois de la difficulté à se comprendre elle-même. J’ai beaucoup aimé cette idée de renverser la situation et que l’adolescente, après avoir été intimidée à son arrivée à Rouyn, décide de ne plus se laisser marcher sur les pieds, quitte à endosser à son tour le rôle d’intimidatrice. Mon seul reproche, c’est que ça va très (trop) vite. Le récit est court et se concentre sur l’évolution de Fab, qui passe notamment par l’improvisation de nouveau, mais j’aurais aimé qu’on s’attarde plus à la « descente ». On la décrit, par la bouche de sa mère entre autres, mais on ne la voit pas vraiment et il me semble que ça aurait pu être davantage montré.

Par ailleurs, je me suis posé des questions sur la traduction des dialogues en créole qui se retrouve à la toute fin du roman plutôt qu’au bas des pages. J’adore cette diversité, et je pense que plusieurs lecteur.trice.s seront ravi.e.s de lire ces dialogues et de s’y reconnaitre, mais mettre la traduction tout à la fin me semble être un frein. Même moi, grande lectrice, j’ai parfois été paresseuse, me fiant à ma compréhension du contexte pour tirer le sens des mots, alors il se peut bien que plusieurs ne tournent pas les pages pour aller voir la signification, par paresse ou encore par envie de ne pas sortir de l’histoire. Est-ce que cela m’a empêché d’accrocher ? Pas du tout, ce sont seulement des éléments qui m’ont amenée à me questionner. Je suis rapidement passée par-dessus pour vraiment plonger dans ce récit, ayant beaucoup de plaisir à voir comment Fab utilise ses trucs pour aider une équipe d’improvisation à la dérive à prendre confiance en elle… autant d’idées qui pourraient inspirer les lecteur.trice.s. 

Pssst ! La suite est sortie : Le caucus ! 

Merci à Petit homme pour le service de presse !