« Je suis née invisible. Vraiment invisible. Pas juste timide, ou quelconque. Pas non plus façon super-héroïne : impossible d’activer ou de désactiver ce pouvoir. »
Pie est solide, son corps existe dans le monde, mais il n’y a sa mère qui la voit. De même, tout ce qu’elles touchent devient invisible aussi. Pie a vécu de nombreuses frustrations à cause de cette situation, notamment quand elle a voulu se faire des amis, prendre contact avec le monde réel et que sa mère lui a expliqué que c’est trop dangereux, mais elle tente de s’y faire.
Jusqu’au jour où sa mère disparait elle aussi, qu’elle se retrouve seule dans une maison remplie d’adolescents de son âge, qu’une fête d’Halloween lui permet, une fois dans l’année, d’entrer en contact avec les autres et que son passé et son présent vivent une collision.
Et si ce n’était pas si dangereux ?
Bousculant les limites de la réalité, ce roman ancré aux États-Unis parle de famille, de solitude, d’amour, d’homosexualité et de musique à travers une intrigue touffue qui mêle souvenirs du passé et présent.
Rythmée par des chapitres courts qui alternent entre souvenirs et vie actuelle, l’histoire de ce roman mêle habilement fantastique et émotions intimement liées à l’adolescence. En effet, Pie trouve sa réalité lourde, les règles l’ennuient, mais en a aussi un besoin fondamental d’entrer en relation avec les autres, de faire partie d’un « monde réel » auquel sa mère refuse de lui donner accès (bien qu’on le verra, elle-même en eu profité dans le passé).
La frustration de Pie est très présente et crée parfois un effet de lourdeur sur le récit, mais c’est aussi grâce à elle que l’héroïne décide de changer les choses et de prendre des risques. Et de « vivre » davantage, notamment l’amour, pour une première fois plus « réellement » puisque sa première idylle était à sens unique (et s’est terminée plutôt abruptement). Mais vivre, c’est aussi accepter de souffrir…
Il y a bien certaines longueurs dans le récit, certains personnages plus énervants que d’autres, mais de façon générale c’est une lecture sympathique, différente, qui résonne bien avec ses lecteur.rice.s. À découvrir !
Le petit plus ? Il est aussi question d’inclusion dans ce roman et le pronom « iel » y est employé de façon toute naturelle. On aime !
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