Cet été, Betty et son père vont s’installer à Milton-sur-le-Lac, là où l’ainé a lui-même passé ses étés de jeunesse. Sauveteuse à la place municipale, l’adolescente rencontre rapidement Dylan et est attirée par son magnétisme hors de l’ordinaire. Mais alors qu’ils vivent des rapprochements, ils découvrent un cadavre qui changera tout. Qui a tué si violemment cet homme ? En quoi est-ce lié à trois statues de papillon fabriquées des années auparavant par une jeune femme qui s’est enlevé la vie ?
Et quel est le lien avec Megan, terrée dans un appartement montréalais, certaine qu’elle va mourir à son tour ?
Écrit à quatre mains, ce récit de suspens parle d’adolescence, de famille, de vieux souvenirs et de revanche, mais aborde aussi des thématiques plus dures telles que le suicide et la prostitution. Le roman vise donc un public de jeunes adultes avisés !
Ayant eu envie d’explorer le genre policier notamment parce que leurs filles en lisent, Alexandre et Mathieu Vanasse ont ancré ce récit dans un lieu fictif, mais bien près de leurs propres souvenirs d’enfance, ce qui les a aidés à ajouter une multitude de détails qui rendent le tout très réel. À côté de l’intrigue principale plus sombre, le cadre est donc solide, notamment avec les visites des petits commerces du coin, le travail de sauveteuse de Betty ainsi que la description des décors.
C’est donc un récit estival intéressant à apporter pour les vacances, mais attention, ce n’est pas un roman léger, ni dans les thèmes ni dans l’écriture. En fait, le style est plus adulte que jeunesse (c’est d’ailleurs ainsi qu’il est annoncé par l’éditeur), ce qui se fait sentir par des effets de style, notamment la présence de phrases sans sujet, par exemple, qui rendent certains passages plus hachés. Le seul problème c’est que ces phrases typiques apparaissent par instant puis disparaissent plusieurs chapitres avant de revenir, ce qui fait que cette fois (contrairement à Virus fantôme, par exemple, du même duo d’auteurs), on sent bien qu’il y a deux personnes aux commandes, et, surtout, deux adultes, la langue « ado » utilisée dans les dialogues ou quand le narrateur omniscient retranscrit les pensées de Betty, étant un peu datée.
Le roman est aussi long à démarrer alors que l’intrigue s’installe doucement. Chaque détail est important, oui, et les chapitres courts consacrés à Mégane permettent de montrer que le danger est bien présent, mais il se passe une centaine de pages avant qu’un cadavre soit découvert et que le stress monte, que l’enquête commence réellement. Il faut donc s’accrocher, mais la suite vaut la peine.
En bref ? Un « vrai » roman « jeunes adultes », intéressant dans sa forme plus sombre aussi.
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