Homère in the city

Voilà une dizaine d’années que Sol espionne quatre soirs par semaine les cours d’équitation près de chez lui, des étriers attachés autour d’une branche d’arbre. Les chevaux, c’est sa passion même si ce n’est pas pour lui. Lui, ce qui l’attend, c’est des journées à nettoyer et des soirées dans la cité, comme son père avant lui. Le divertissement, c’est Tatepa qui l’offre, quand il joue au dieu sur sa moto. Mais voilà, un jour, tout bascule. Il y a Tatepa qui s’effondre, un cadeau inespéré, des rencontres marquantes avec des petits vieux surprenants et avec Mélissa. Et si l’avenir n’était pas tout tracé ?

Douée dans l’art des romans psychologiques frappants, Cécile Alix impressionne de nouveau avec un récit qui parle de classes sociales, de handicap, de résilience, mais aussi d’amitié, de solidarité et d’amour. Pour les lecteur.rice.s intermédiaires et avancé.e.s !

L’avis de Sophie

C’est l’autrice Marine Carteron (je vous conseille de la suivre sur Instagram) qui m’a mise sur la piste de ce roman vraiment réussi. Il était depuis un moment sur ma table de chevet, mais je n’étais pas vraiment inspirée pas la couverture. Toutefois, le billet de l’autrice de Dix (à qui je fais toujours confiance) m’a tout à fait convaincue et… je n’ai pas été déçue, loin de là.

Attention, avant d’aller plus loin, je dois aussi dire que je ne pourrai pas présenter ce livre au Québec parce que l’autrice y utilise un mot qu’il est mieux d’éviter pour parler des autochtones d’Amérique et qui est d’ailleurs maintenant proscrit de tous les livres publiés au Québec. Mais voilà, cette information n’est pas passée de l’autre côté de l’océan, si bien que les auteur.rice.s continuent de l’employer sans penser à mal… et que ça entraine des difficultés pour la diffusion.

Ceci dit, pour en revenir à ma lecture en tant que telle, Homère in the city est un roman touchant, magnifique, qui fait rire et pleurer. Cécile Alix met en scène un ado qui ne l’a pas eu facile et qui se perd parfois dans les plaisirs simples sans considérer le portrait global, mais qui, suite au grave accident de son ami, se voit offrir une vraie chance. Et décide de la saisir.

Il y a bien quelques éléments un peu évidents, trop bien placés dans l’histoire, mais de façon générale c’est un récit génial qui commence en force et qui est construit intelligemment, entre autres via le le souvenir de la mère de Sol distillé au long de ses aventures à la manière d’un fil rouge dramatique jusqu’à la finale, éblouissante, émotive, qui nous cueille complètement. Un bijou.  

Merci aux éditions Casterman pour le service de presse !