Haxahaven – Le cercle des sorcières

1911. C’est lorsque ses ciseaux s’enfoncent seuls dans le cou de son ignoble patron alors qu’il tente de l’agresser que Frances comprend que quelque chose chez elle est différent. Puis, tout s’enchaine. Suspectée de meurtre par les policiers, elle est sauvée par deux « infirmières » qui la déclarent positive à la tuberculose et l’entrainent à Haxahaven. Là, sous le couvert d’un sanatorium, Frances découvre une communauté de… sorcières.

Toutefois, alors qu’elle est invitée à partager ses émotions les plus intenses pour s’en débarrasser et à apprendre « la petite magie du quotidien » pour devenir une bonne épouse, Frances rage. Parce que si elle possède un pouvoir, elle veut s’en servir pour retrouver le meurtrier de son frère. Et quand la possibilité de travailler conjointement avec les magiciens de Manhattan se présente, elle refuse de la décliner. Même si cela risque d’entrainer une guerre dont peu ressortiront indemnes…

Avec Le cercle des sorcières, premier tome de la série Haxahaven, Sasha Peyton Smith propose une intrigue qui mélange historique, enquête, magie, quête de pouvoir et est rythmée par de nombreux rebondissements… ainsi que par un triangle amoureux qui plaira aux romantiques. Pour grand.es lecteur.rices !

L’avis de Sophie

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce récit, mais aussi deux ou trois points moins originaux qui m’ont parfois fait décrocher. Il faut dire que le roman fait plus de 500 pages, c’est donc costaud !

Le début est tout de suite intrigant, captivant avec les scènes initiales qui se déroulent une fabrique de couturières pauvres et martyrisées par un patron vicieux, puis la découverte de Haxahaven, lieu qui semble à première vue absolument génial… avant que la déception pointe son nez, chez les lecteur.rice.s comme chez l’héroïne, d’ailleurs. En effet, les femmes y apprennent à contrôler leurs émotions et à diminuer leur magie, à la mettre sous couvert (quelle horreur !). Heureusement, Frances, portée par la volonté de vengeance de la mort de son frère, n’a pas du tout l’intention de se laisser réduire à cette vision (tout à fait patriarcale) et, avec deux amies, choisira une voie parallèle.

Si la route qui mène à la découverte du meurtrier du frère est peuplée de retournements de situations surprenants qui nous gardent en haleine, il y a aussi une série de coïncidences un peu grossières au fil de l’intrigue. Une héroïne qui est (forcément) dotée des plus grands pouvoirs, des amies au profil parfait pour sa quête (et trouvées trop facilement dès l’arrivée à Haxahaven), des ennemis caricaturaux et un triangle amoureux qui vient un peu gâcher la sauce, surtout quand ce sont toujours « les hommes qui sauvent »… bref, j’ai parfois un peu grincé des dents, mais je dois dire que j’ai aussi eu beaucoup de plaisir au fil de l’intrigue, notamment parce que l’autrice adopte souvent un point de vue féministe qui jette un éclairage différent sur l’univers magique et qu’elle aborde avec tact (et le bon vocabulaire) la question du traitement des autochtones d’Amérique dans les années 1900 grâce au personnage de Lena (que j’aurais voulu voir davantage).

Il a donc du très beau et du moins chouette (je me relis et j’ai l’impression de même me contredire dans cette critique), ce qui fait que mon avis est partagé, mais je dois dire que je lirai la suite puisque la fin est prometteuse… à suivre !  

Merci à Casterman pour le service de presse !