Jusque là, Gaspard est toujours arrivé à s’en sortir. Amadouer les policiers avec son jeune âge pour se sortir des accusations de paris illégaux ou de dégradation de matériel, ça passe. Mais quand, sous le coup d’une déception, il vole une voiture en comptant sur Siri pour faire office de copilote, c’est le coup de trop. Celui qui pourrait l’envoyer dans une prison pour mineurs. À moins qu’il décide de participer au nouveau programme de la commissaire Bertholet. Est-ce vraiment un choix ?
Pairé avec le capitaine Arceta, aussi puni, Gaspard a trois mois pour choisir un cold case et le résoudre. Un truc sans implication réelle, juste pour permettre aux fautifs de montrer leur bonne volonté. Mais quand Gaspard, fils de vétérinaire, tombe sur 128 cas de chevaux mutilés, l’étincelle de la curiosité s’éveille en lui. Et comme il se pourrait bien que ces cas soient reliés aux attaques violentes de jeunes femmes dans la région, il ne risque pas de s’ennuyer…
Après une première scène des plus percutantes, Christophe Guillaumot propose un récit policier autour d’une enquête dont les ramifications sont surprenantes et vont même jusqu’à englober de l’urbex (exploration urbaine). Pour un lectorat intermédiaire et avisé, certaines scènes étant assez horribles quand même !
Sachez-le tout de suite, Christophe Guillaumot est écrivain à temps partiel et… commandant de police à temps plein. On peut donc se fier à lui pour la création d’une intrigue crédible et réaliste.
Le tout est par ailleurs rendu encore plus intéressant par son duo principal, avec l’ado un peu paumé qui en a vu d’autres, mais camoufle mal ses failles, et Ruben, le policier brut de décoffrage qui doit se racheter. La paire est explosive, les dialogues claquent et chacun apporte à l’autre ce qui lui manque pour se sortir de leur marasme respectif. J’ai aimé la construction du récit, les scènes plutôt sordides (la première donne le ton alors qu’on assiste à une première agression dans la ville de Toulouse) étant entrecoupées par l’enquête, oui, mais aussi par des traits d’humour qui allègent le tout. Au fil des pages, on observe ainsi à la transformation de Gaspard, qui prend confiance en lui alors que ses trouvailles font avancer l’enquête tout comme à celle de Ruben, qui parvient aussi à reprendre du galon après des problèmes avec sa hiérarchie pour un « geste déplacé ». Ensemble, ils doivent apprendre à collaborer pour progresser… et cela donne lieu à plusieurs bons moments, d’autant plus que l’auteur, qui publie aussi des enquêtes chez les adultes, sert une enquête relevée. Pas du tout un modèle édulcoré.
Ne reste plus qu’à espérer que la paire fasse de nouveau équipe dans un autre récit !
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