Quand il arrive à Londres en 1941, Joseph n’est que colère. Envers sa mère disparue, envers son père parti à la guerre, envers sa grand-mère aussi, qui n’avait pas la patience de s’occuper de lui et qui a préféré l’envoyer chez son amie, au cœur des bombardements. Mais quand Joseph arrive, il se frappe à Mme F. Une femme robuste, rigoureuse, dure, qui n’a pas l’intention de laisser le jeune garçon faire sa loi. Ou perdre son temps. Parce qu’elle a un zoo à protéger coute que coute. Et même si Joseph rage de devoir aller à l’école et de nettoyer les cages, il fera bientôt des rencontres déterminantes qui parviendront peut-être à délier les fils de sa colère…
Roman historique qui nous transporte sous les bombardements ennemis au cœur de Londres, Quand le ciel gronde est aussi une formidable épopée psychologique qui parle de colère et de deuil tout comme des liens très forts qui peuvent se créer entre les êtres, qu’ils soient humains ou animaux.
Quand le ciel gronde fut mon premier coup de cœur de 2023 et ce fut une surprise parce que ce livre a mis longtemps à vraiment me trouver. J’avais d’abord lu les premières pages cet automne et je l’avais mis de côté, mais à mon deuxième essai, j’ai été complètement absorbée par cette histoire qui me rappelle Pax et le petit soldat dans sa dureté, mais aussi sa profonde humanité.
Au départ, je suis restée un peu de glace devant ce Joseph en colère, garçon de 11 ans envoyé vivre sous les bombes de Londres par sa grand-mère qui n’arrive plus à le gérer. On comprend que la mère n’est plus, que son père se bat et que le garçon, lui, est en colère contre tout. Mais au fil des pages, on découvre aussi les mécanismes derrière sa colère. On approfondit son deuil tout comme son rapport à l’école – et à l’humiliation – parce qu’il n’arrive pas à lire (l’auteur explique à la fin qu’il décrit le trouble de Joseph comme c’était vu dans les années 1940), ce qui ajoute une dimension plus profonde à l’ensemble.
Et puis il y a la guerre et ce « Adolf » qui ne cesse de faire pleuvoir des bombes, mais aussi, et surtout, le zoo et Adonis. Gorille à dos argenté esseulé depuis la mort de son fils et le départ de sa compagne, Adonis est un primate à la fois tendre et monstrueux. Effrayant pour ceux qui ne le connaissent pas et pourtant très empathique.
Si je peux reprocher à l’auteur d’avoir parfois appuyé un poil trop fort sur certaines informations, ce récit m’a simplement soulevée par l’émotion alors que les personnages doivent apprendre à vivre avec leurs traumatismes parce que le monde ne fait pas de cadeaux. La finale d’ailleurs… ouf. Percutante, mais nécessaire. Magnifique. Je vous le dis, vous n’en sortirez pas indemnes !
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