Juliette tente tant bien que mal de trouver le Nord de sa propre existence entre des cours à l’université qui ne l’allument pas du tout et, surtout, une peine d’amour interminable… et nourrie par les courriels de celui qui est parti de l’autre côté de l’océan pour « vivre sa liberté ». La solution ? Faire appel à ses meilleurs amis et à leurs bons (ou mauvais) conseils, faire la fête au gré des invitations et, qui sait, s’oublier dans les bras de quelqu’un d’autre le temps d’une soirée.
Visant clairement un public jeune adulte, ce premier tome d’une nouvelle série écrite par Catherine Girard-Audet aborde des thématiques proches des 16-20 ans : l’autonomie, la quête de soi, la pression du « futur » à choisir et construire, mais aussi les peines d’amour, l’amitié et les aventures.
Quand on écrit une série aussi populaire (et aussi longue) que La vie compliquée de Léa Olivier, il peut être difficile de sortir un nouveau livre. Parce que les lecteur.rices ont des attentes et parce qu’on s’est habitué à un certain cadre. Et pourtant, se mettre en danger peut être excitant.
Cette excitation, ce souffle de liberté, on le sent bien tout au long de ce roman qui célèbre les doutes et les essais qui peuvent parsemer le début de l’âge adulte et qui est ponctué d’humour (coucou Marie-Chantale). Le trio principal est attachant (même si j’ai parfois eu l’impression qu’on manquait de descriptions pour imaginer les personnages, ce qui n’est plus pertinent dans Léa Olivier tellement on connait bien les protagonistes) et j’ai beaucoup aimé détester l’ex (chapeau pour y avoir ajouté des nuances, d’ailleurs). On retrouve un style direct avec des dialogues rapportés en mode « théâtre » et l’histoire est ancrée dans son temps, avec des commentaires sur l’égalité, la masculinité toxique, la pression parentale des études, mais elle touche aussi à l’universel, notamment avec les amitiés si importantes dans une vie, l’amour (et ses ravages, parfois) et un rapport plus décomplexé à la sexualité.
Le récit vise un lectorat assez âgé, mais les lecteur.rices habituels de la prolifique autrice pourront y trouver leur compte puisque nous sommes nombreux à chercher dans les livres une façon de se projeter, un éventail des possibles. Celle qu’on compare souvent à « une grande sœur » pour ses lecteur.rices y offrent en effet des modèles différents, libérés, et des références positives, notamment à la sexualité. Tout n’est pas rose, sa Juliette se cherche et fait forcément des erreurs (qui n’en fait pas), mais elle est solide et donne envie de croire que, si le passage entre l’adolescence et l’âge adulte peut être mouvementé, il peut aussi être l’occasion de faire de multiples expériences ! Il faut juste garder en tête ce conseil si important qui sert ici de titre : non, on ne tire pas sur les fleurs pour les faire pousser. Le mot d’ordre : laisser du temps en temps…
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