Le jour où la terre a tremblé – Poussières

11 janvier 2010. Cornélie a treize ans, est entourée d’une famille aimante, a eu la chance de faire des études et voit son amitié avec son meilleur ami, son âme sœur, éclore en quelque chose de plus grand. Si lui souhaite partir d’Haïti, elle, qui adore son pays, espère trouver le moyen de changer les choses de l’intérieur.

12 janvier 2010. Il ne faut que quelques instants pour que le monde s’effondre. Pour que tous les projets d’avenir de Cornélie soient réduits en poussière. De celle qui vole et semble prendre l’aspect de la neige, recouvrant tout. Les vivants, hébétés, comme les morts.

Dïana Bélice invite ses lecteur.rices à découvrir toute l’horreur du tremblement de terre qui a secoué Haïti en 2010 avec ce court roman qui oppose la légèreté et l’amour du début au choc et au désespoir de l’après. Pour toutes et tous.

L’avis de Sophie

Lire ce court récit, c’est d’abord vivre une immersion en Haïti. La première partie place en effet tout le cadre et nous permet de découvrir la culture haïtienne, qu’on parle de famille, de rapports entre les filles et les garçons, d’écoles ou encore des tensions qui règnent aussi entre certain.es, notamment en lien avec la couleur de la peau, le tout ponctué d’expressions et de vocabulaire créoles.

Dïana Bélice s’assure aussi d’ancrer le récit dans le réel, avec la proximité du Festival du livre, nommant des auteur.rices qui étaient sur place. L’utilisation des heures en début de chapitre, montrant les heures qui passent, crée par ailleurs une tension certaine parce qu’on sait ce qui arrivera et qu’on y est en quelque sorte préparé.es, alors que Cornélie, elle, pas du tout.

Le choc est donc brutal. Et s’il passe rapidement dans le récit, l’autrice arrive à bien en faire ressentir toute l’ampleur. « Je me sens pareille à ces grains de poivre entier que ma mère dore dans la poêle, pour en extirper les saveurs. Elle les lance dans les airs, encore et encore, sans jamais leur donner l’occasion de se poser. » Puis vient la période de vide de l’après, d’incompréhension… avant la découverte des corps, du décompte des proches perdus.

Est-ce littéraire ? Pas particulièrement. Il y a même quelques maladresses dans le ton de la narratrice, mais l’écriture est efficace et au service du récit : les faits, le choc et le ressenti de Cornélie, qui aura quand même de la chance dans la malchance puisqu’elle quitte Haïti à la fin du roman… préparant la suite.

Au final : un livre qui montre bien toute l’horreur qu’a été le tremblement de terre de 2010 et les conséquences qui en ont résulté. Choquant !  

Merci à Dominique et compagnie pour le service de presse !