Les ricochets

Pour Jacob, c’est la fin du monde quand sa mère décide de quitter Montréal pour aller habiter chez son amoureux à la campagne, déracinant son fils du même coup. Loin de ses amis et de sa blonde (qui ne lui écrivent quasiment pas), Jacob commence par se murer dans le silence et la solitude. Mais les chemins de son village sont parsemées de rencontres qui pourraient lui faire changer d’avis sur sa réalité. Celle d’avant et celle de maintenant…

Entrainant ses lecteur.rices sur des routes de campagne peu fréquentées en littérature pour adolescents, Christine Bertrand parle de déracinement et d’enracinement, d’amitié, d’amour et d’adolescence dans cette petite plaquette qui convient à tous les publics.

L’avis de Sophie

La couverture promet une grande douceur, le cadre est différent, original, intéressant, le personnage principal de Jacob est rapidement esquissé, on le devine, on le comprend dans sa révolte contre sa mère, dans son habillement, le gars de la ville qui débarque en campagne sans ses repères (et découvre les joies de l’herbe à puce sur le bord du ruisseau). L’évolution narrative est travaillée, avec les rencontres qui le font tranquillement sortir de sa coquille, Henri dit Cowboy, passionné de moteurs et d’agriculture, Emma, la douce, qui prend soin des autres comme de sa famille, des rencontres qui aident Jacob à prendre conscience que la réalité de la campagne est éloignée de celle de la ville qu’il a toujours connue, oui, mais qu’elle n’est pas « moins ».

Il y a donc du bon, voire du très bon dans ce livre. Toutefois, je n’ai pas été emballée. D’abord parce que la langue joue aux montagnes russes, le vocabulaire étant tantôt actuel, tantôt daté. Ensuite parce qu’il aurait peut-être fallu que l’histoire soit un peu plus longue afin d’ajouter du réel autour de la structure. Par moment, j’ai eu l’impression que l’autrice voulait montrer trop vite le « beau » de la campagne (comme la scène du kiosque à légumes, où on croit plus ou moins à l’intervention d’Emma), sans que cela vienne naturellement, que Jacob parvienne à lui-même le voir.

C’est un roman intéressant, essentiel dans son originalité, mais j’en aurais pris un peu plus, pour laisser le temps aux personnages de se déployer et montrer leur intériorité. Je termine avec une impression de « pas assez », bref !  

Merci à Leméac pour le service de presse !