Antigone bouillonne de l’intérieur. Elle veut une vie à la hauteur de son prénom, impétueuse, tragique, bref, une vie qui sort du quotidien d’une adolescente de bonne famille qui se situe dans la moyenne au collège. Avec ses amies, Camille et Nina, elles souhaitent percuter le monde, s’affirmer, laisser leur marque. Et la vie va peut-être bien les écouter… entre premier amour attendu, collage de slogans féministes et drames familiaux, il semblerait que la vie, oui, la vraie, celle qu’on peut espérer, mais surtout pas maitriser, soit au rendez-vous.
Avec ce récit bavard, à la fois drôle, rempli d’émotions et de vie, Claire Renaud parle d’adolescence, de la découverte de soi, de féminisme et de famille. Pour les lecteur.rices intermédiaires et avancé.es !
Je suis tombée amoureuse de la plume de Claire Renaud avec ses deux premiers ‘Xprim (Les quatre gars et Une fille de perdue, c’est... une fille de perdue) et la magie s’est poursuivie avec cette lecture qui plonge davantage cette fois dans un univers féminin (sans perdre son punch, ce qui est important). De nouveau, le récit est traversé de vie, de répliques parfaites, de scènes amusantes qui, si elles empruntent un chemin assez classique (ça ferait un parfait scénario de comédie romantique pour ados) étonnent par moment. Le trio principal est allumé, captivant à suivre et les personnages secondaires sont vivants, ils apportent tous une pierre à l’édifice (coup de cœur pour le petit frère qui a souvent la maturité d’un sage).
C’est bavard, rempli de références grecques et de clins d’œil à des connaissances pointues, ce qui pourrait en décourager certain.es, je le sais (même si ça fait sa qualité pour d’autres), si bien que ce n’est pas un roman « pour tous et toutes), mais j’ai pour ma part dévoré le récit à toute vitesse. L’émotion est au rendez-vous, avec les idées de grandeur d’Antigone, oui, mais aussi la vie qui passe, la réelle. Celle qui épuise parfois, qui donne envie de tout chambouler, celle qui demande de s’affirmer, quitte à faire des vagues (chouette idée de parler des colleuses à travers l’histoire, d’ailleurs). Souvent exclus des livres pour ados, les personnages adultes prennent ainsi ici une couleur particulière, le retour de père de Camille suscitant de grandes émotions tout comme la révolte de la mère d’Antigone, femme oubliée qui vit aussi, quelque part, une rébellion à l’image de celle de sa fille : la vie ordinaire en nuances de gris ne suffit pas Il faut exiger plus.
Bref ? C’est un tourbillon, un roman qui ne parlera peut-être pas à tous et toutes, mais qui a par ailleurs un solide potentiel de coup de cœur !
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