Le gouffre

Après le Cataclysme, les Sudik se sont installés dans des villes protégées par des dômes et se sont mis à exploiter les Nordik pour obtenir des ressources. Toujours plus de ressources. Coincé dans un petit village aride à tenter de faire pousser quelque chose dans les champs avec son frère, Aleksun rêve d’ailleurs. De partir comme leur père à la recherche d’espoir. Mais c’est l’ailleurs qui le trouvera d’abord.

Quand les Scorpions Noirs déferlent sur le village, ils ne gardent vivants que les adolescents en état de devenir des guerriers à leur tour. Recruté sans son consentement, asservi par l’Okunet, un système qui lui permet d’échanger par l’esprit et de briser ainsi la barrière des dialectes, mais qui fait aussi disparaitre ses souvenirs et l’empêche de se rebeller, Alek rejoint le groupe de mercenaires au moment où ces derniers ont une nouvelle mission : explorer une crevasse dans le but d’en ramener un précieux minerai. Mais ceux qui ont essayé avant eux n’en sont jamais revenus…

Le roman Le gouffre mêle habilement récit d’anticipation postapocalyptique et horreur dans un récit d’action qui offre peu de respirations à ses lecteur.rices. Pour un lectorat intermédiaire… et avisé !

L’avis de Sophie

J’ai toujours aimé l’imaginaire de Marc-André Pilon, mais j’ai parfois eu du mal avec la « musique » derrière son texte, comme si l’écriture n’était pas tout à fait fluide. Ici, j’ai l’impression qu’il a atteint un niveau de maitrise différent. Tout coule, et ce, dès le prologue hyper accrocheur (un peu comme celui d’Infectés, d’ailleurs) qui nous promet des émotions fortes… ainsi que des rencontres horrifiques.

La promesse est d’ailleurs tenue. Après un début en fanfare, alors que les Scorpions Noirs déferlent sur le village d’Aleksun et que la violence éclate, il y a un moment plus calme, de découverte de la « nouvelle » réalité, avec l’Okunet et ses possibilités, mais les cauchemars d’Alek permettent aux lecteur.rices d’avoir un avant-gout de ce qui les attend. L’arrivée dans la mine offre des scènes d’action intenses (et quelques moments plus horrifiques, vous êtes prévenu.es), mais permet aussi à l’auteur de jouer avec les différents personnages. Chacun possède en effet une personnalité fort différente qui aura un impact sur l’aventure souterraine, ce qui ajoute un petit plus à l’expérience. Personnellement, j’ai eu un crush sur Dice et sa passion du hasard…

En bref? Un récit bien mené, haletant, qui démontre bien que Marc-André Pilon progresse comme auteur et le confirme comme un nom important dans la littérature jeunesse d’horreur au Québec !  

Merci à Hurtubise pour le service de presse !