Rêve ou raison

Léa jongle. Entre les désirs de ses parents et ses rêves à elle, entre le stress des auditions et les petits mensonges dont elle parsème son quotidien pour ne pas blesser les autres. Mais la cinquième secondaire se termine et Léa doit faire un choix : se lancer dans le vide en intégrant un cursus de théâtre pour devenir comédienne, elle qui en rêve depuis toujours, ou s’assurer un avenir plus solide en suivant un programme général afin de s’inscrire en droit à l’université. Deux avenues, deux vies possibles, un choix à faire.

Paru dans la collection Nuances, qui propose deux options à son lectorat au tiers du parcours, Rêve ou raison aborde les thèmes de l'affirmation de soi, de l’amitié, du passage entre le secondaire et le cégep et des décisions souvent difficiles à prendre à ce moment !

L’avis de Sophie

Travaillant dans le milieu littéraire, Pénélope Jolicoeur baigne dans la littérature et la littérature pour ados. Ce n’est pas surprenant de la retrouver en tant qu’autrice dans cette chouette collection qu’est Nuances.

J’ai aimé découvrir sa plume, souvent fluide, et ses personnages, pour la plupart très crédible et bien incarné. Son énergie transparait à travers le récit, même si par moment on sent justement un peu trop le regard adulte derrière les péripéties (ou quand Léa nomme ses auteur.rices favori.tes par exemple).

De façon générale, c’est toujours amusant de pouvoir comparer les différents « futurs » possibles suite à une décision (que j’aimerais que ça existe dans la vraie vie !). Dans le premier livre de la collection que j’ai lu, soit Dans le ventre d’Alice, certaines situations se reproduisaient, peu importe l’avenue choisie. Ici, toutefois, on se rend compte que la décision de Léa a vraiment un impact sur son entourage et, une fois que j’ai eu terminé le roman, je me suis même dit que l’une des deux avenues possibles semblait être meilleure que l’autre. En fait, même si Léa s’accomplit, elle, dans les deux directions, les personnages secondaires, eux, vivent de grandes différences (et j'aime bien la réflexion que ça apporte : faut-il faire ses choix en prenant compte l'impact sur les autres ?).

Le petit hic ? Je dois avouer que je me questionne sur le choix de la couverture. Je n’ai pas eu l’impression que la couleur de la peau de Léa, pourtant mise de l’avant visuellement, avait un impact sur le récit. À part une fois où on mentionne son casting de « fille d’immigrants » et la réalité de son adoption, son origine ne change rien au récit. Bien sûr, je voudrais que la couleur de la peau puisse être spécifiée sans que ça soit le cœur du récit (comme l’homoparentalité ou l’homosexualité, de plus en plus présentes dans les romans), mais ici, on parle de milieux (le théâtre et le droit) qui ne sont pas équitables, où il faut encore se battre, où la couleur de la peau fait une différence même si ce n’est pas ce qu’on souhaite. Je me serais donc attendue à ce que ce soit plus développé dans un souci de réalisme.

Merci à Boomerang pour le service de presse !