Quand, sous l’effet de l’alcool et influencée par la beauté de la pleine lune, Alice accepte de coucher avec son ami Nathan pour permettre à ce dernier de vivre sa « première fois » et arrêter de stresser avec son statut de puceau, elle ne pense pas que ça ira plus loin. Mais la grande fatigue qui s’abat sur elle suite à cet épisode amène l’infirmière scolaire à soupçonner une grossesse… ce qui est confirmé. Que faire ?
Paru dans la collection Nuances, qui propose une histoire principale qui se divise en deux au tiers, alors que son personnage principal doit faire un choix, Dans le ventre d’Alice traite de la grossesse à l’adolescence. Sensible, ancré dans la réalité, ce roman s’adresse à toustes.
Quelle belle réussite pour lancer cette collection qui emprunte l’idée du choix aux « livres dont vous êtes le héros » tout en utilisant une structure plus traditionnelle. Émilie Rivard arrive en effet à créer une histoire qui se tient des deux côtés, qui comporte chaque fois des difficultés, notamment le jugement des autres, peu importe la décision, mais aussi beaucoup de beau. Elle a aussi réussi à faire en sorte qu’Alice « se tienne » peu importe son choix, soit cohérente avec elle-même. Comme elle, Nathan est cohérent et, surtout, vraiment gentil peu importe le choix. C’est un personnage maladroit par moment, mais présent, soutenant. C’est au final un ado de 16 ans comme on en voit peu, pas « trop » mignon (ce qui arrive parfois et qui n’est pas super crédible), mais juste assez.
De façon générale, il y a bien quelques petites faiblesses, notamment dans le vocabulaire employé par Alice (j’ai adoré son « esti », mais il disparait pendant un bon moment en cours de route et certaines références collent moins à l’adolescence), mais j’ai été emballée par l’histoire et j’ai maintenant hâte de découvrir les autres livres de la collection !
Le petit plus ? Les personnages secondaires sont fabuleux : la cousine/meilleure amie qui n’a pas la langue dans sa poche en tête, puisqu’elle est de beaucoup de scènes, mais aussi Karina l’écolo-maniaque, Jimmy l’employé-du-cinéma-particulièrement-à-côté-de-la-plaque, mais plein de surprises, les mères jumelles, etc. Oui, chacun a un rôle à jouer dans l’histoire, mais on sent aussi que tous ont été pensés et ont une vie propre, ils ne sont pas qu’utilitaires. Chapeau !
(C’est 4 étoiles, oui, mais c’est plus 4 et demie, je dirais !)
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Les quelques mots que vous en dites me feraient penser au film "Juno"...