Ma première fois – Huit nouvelles pour changer les règles

Pouvoir enfin dire qu’elle est « parapluie ». Dans les vestiaires, un tampon contre une paire de bas secs. Ne plus vouloir toucher un représentant de la gent masculine de peur de tomber enceinte. Subir la canicule parce que les règles se pointent au mauvais moment. Trouver une nouvelle utilisée à la clé de la toilette des profs. Se créer une serviette sanitaire avec les moyens du bord. Perdre le nord dans la montagne. Être enfin prise au sérieux.

Après Ma première fois, recueil de texte sexu, voici Ma première fois, recueil de textes sur… les menstruations ! Signés par huit autrices aux origines et aux expériences diversifiées, cette petite plaquette démystifie, normalise et rend plus douce ce moment souvent bien effrayant pour les filles. À mettre entre toutes les mains (même les masculines) !

L’avis de Sophie

Contrairement à ce qu’indique la couverture, non, le livre ne contient pas de vrai sang ! Vous pouvez donc le feuilleter sans danger, même si, je sais bien, certain.es ressentent un malaise infini à parler de ce sujet. Et pourtant… comme les menstruations font partie de notre réalité (et même si vous n’avez pas de règles, vous êtes entouré.es de personnes qui les ont), pourquoi ne pas les aborder frontalement ?

C’est ce que font avec justesse les huit autrices de ce recueil qui propose des histoires tantôt touchantes, tantôt amusantes, à propos de cette fameuse « première fois » et de tout ce que ça entraine. Entrecoupés de faits sur les menstruations (saviez-vous qu’il a fallu attendre 2017 avant qu’une compagnie utilise un liquide ROUGE pour représenter le sang dans une publicité ?), ces textes racontent huit premières fois très personnelles qui touchent à l’universel et qui, surtout, dédramatisent le moment, permettent de normaliser des ressentis, des sensations, des gênes, des taches, le tout avec la couleur de chacune des autrices.

J’ai souri devant l’idée du parapluie de Julie Champagne, été touchée par la solidarité des vestiaires sous la plume vive de Carolanne Foucher, ri avec compassion devant les quiproquos suscités par l’ignorance dans l’histoire de Stephie Mazunia. Je me suis sentie super empathique en découvrant la bande dessinée de Cathon, ai souri tendrement devant le questionnement sur la normalité de Camille Paré-Poirier (et ai beaucoup pensé à mon amie A. qui a dû porter un corset un long moment à l’adolescence), me suis rassasiée avec la langue et les détails de Marie Demers. J’ai eu plein de compassion pour l’héroïne de Lily Pinsonneault, me suis délectée des parenthèses de Geneviève Morin. Bref, j’ai bien aimé ces histoires qui résonnent, certaines plus que d’autres selon les expériences de chacun.e, et je pense que c’est vraiment un livre à offrir et partager : ne serait-ce que pour normaliser les choses. Oui, parfois ça fait mal. Oui, ça change notre caractère. Oui, c’est parfois compliqué. Mais c’est normal. Pas dégueu. Et ça fait aussi souvent naitre une belle solidarité.  

Merci à La Bagnole pour le service de presse !