Le soir du 24 février, Nastja assiste au mariage de sa sœur ainée. La menace de la guerre plane, oui, mais il faut profiter. Et puis Vlad n’osera pas, non ?
Sauf que les sirènes gâchent la fête, annonçant les premières bombes, et la mariée part au combat. La guerre est là, soudainement partout. Et si la famille de Nastja souhaite fuir vers l’Ouest, encore faut-il trouver le moyen de le faire…
Plongeant ses lecteur.rices dans la réalité de l’Ukraine, Xavier-Laurent Petit rend tangible le désarroi des populations civiles dans un pays qui bascule en guerre. Pour un lectorat intermédiaire.
Avec Tout va bien, Xavier-Laurent Petit réussit un tour de force : nous faire vivre la guerre ukrainienne presque en direct alors que le livre est sorti tout juste un peu plus d’un an après le début de cette guerre qui perdure. Avec Nastja, on assiste aux prémisses de l’invasion et on accompagne sa famille jusqu’à la frontière polonaise, découvrant avec les impasses, les horreurs, la résilience qu’il faut trouver pour avancer.
Si on peut avoir l’impression de vivre en lecture les images qu’on a vu défiler aux nouvelles, j’ai pour ma part été quand même complètement captivée par cette histoire qui se centre plus sur le mouvement des civils que sur les charniers de la guerre, et ce, même s’il n’y a pas vraiment de tension (on se doute bien que la folle épopée réussira).
L’émotion passe par la douceur qui entoure le récit malgré sa dureté, dans les détails qui caractérisent les personnages. La tante qui se met à créer des recettes de cocktails Molotov, la mère qui veut apporter sa contrebasse à tout prix le long du trajet, la grand-mère Babusja qui chante du matin au soir les chansons de son enfance (par contre, je doute du choix qui ont été ici choisies dans le répertoire des chansons françaises, ce qui est un peu étrange)... Inspiré des carnets de croquis d’une réfugiée croisée lors d’une rencontre scolaire, Tout va bien est un livre juste de façon générale, accessible, poignant. Surtout, s’il laissera les plus âgé.es sur leur faim, peut-être, puisqu’il est dur d’offrir du recul sur ce qui a lieu présentement, ce roman peut rejoindre les plus jeunes et les faire réfléchir, s’indigner. Parce que cette guerre, elle dure encore.
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