Linus voulait juste se réfugier dans la cabane pour éviter le regard de ses pairs après la photo terriblement humiliante prise dans les vestiaires. Sa cabane sur l’ile, qu’il a toujours connue vide. Mais voilà, aujourd’hui, il n’est pas seul. Et les hommes qui le trouvent ne peuvent pas prendre le risque de le laisser partir après qu’il ait entendu leur plan. D’ailleurs, Linus ne restera pas seul longtemps…
Avec ce court thriller dans un format qui rappelle la forme et la force de Traquées, Sandrine Beau parle de différence et d’intimidation, mais aussi de la force qu’on découvre en soi quand on est poussé à bout. Accessible, aéré, punché, il convient à tous et toutes !
Les livres sur l’intimidation sont nombreux et attirent souvent des yeux au ciel quand ils sont présentés dans les classes tellement leur public cible semble s’en faire parler fréquemment. Et pourtant, le message est encore important si on se fie aux comportements dans les salles de classe… mais comment le faire passer sans lourdeur ?
C’est le défi que relève Sandrine Beau ici, avec ce roman qui parle d’intimidation, oui, mais en filigrane, à travers un suspens constitué de chapitres très courts qui alternent les points de vue (généralement en narration externe). L’autrice offre ainsi la parole à Linus et Sixtine, mais aussi aux ravisseurs, à la mère de Linus et à l’inspectrice, ce qui permet de voir tout le monde en action en même temps et donne un rythme rapide à la lecture… tout en montrant différents regards sur différents comportements négatifs. J’ai beaucoup aimé la réaction de Marianne quand elle découvre ce qui se trame et la réaction des adultes de façon générale. La plupart de ceux-ci sont d’ailleurs actifs au fil du récit, on les sent en mouvement même s’ils ne peuvent rien pour Linus et Sixtine, qui doivent se débrouiller seuls (et ensemble) pour s’en sortir. Bref, un chouette thriller qui fonctionne et tient en haleine, tout en offrant un fond psychologique bien maitrisé. Chapeau !
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