La société très secrète des sorcières extraordinaires

Bien que malheureuse, Mika a toujours respecté les Règles de la Société des Sorcières : vivre seule, ses pouvoirs cachés. Sa mentore Primrose lui a bien sûr reproché ses vidéos de « sorcière » sur les réseaux sociaux, mais Mika sait que tous croient à un montage et que personne ne peut découvrir qu’elle est, en vérité, une vraie sorcière.

Cette certitude éclate toutefois quand une offre d’emploi bien étrange apparait dans ses messages privés et qu’attirée par la curiosité, elle débarque dans le Norfolk. Parce que de l’autre côté du lierre et des sorts de protection vivent trois jeunes sorcières (ensemble !) protégées par une bande d’humains débordant de bonté… mais absolument incapables de gérer leurs pouvoirs. Et si Mika pouvait y arriver, elle ? Après tout, qu’y aurait-il de si terrible à réunir au même endroit autant de magie ?

Récit fantastique rempli de douceurs, de bonnes pensées et d’humour, La société très secrète des sorcières extraordinaires surprend, fait du bien et donne envie d’être près de ses proches. Attention toutefois, malgré le caractère très bon enfant de l’ensemble, le roman comporte aussi une (délicieuse) scène de sexualité !

L’avis de Sophie

Ce sont les nombreux avis positifs sur ce livre qui m’ont donné envie de me lancer dans sa lecture, au moment où justement j’avais de la difficulté à entrer vraiment dans une histoire. Et oh ! comme je n’ai pas été déçue.

Vous me diriez que Mika a entouré chacune des copies de ce livre de poussière dorée magique que je ne serais pas surprise. Il y a dans ce bouquin un je-ne-sais-quoi de réconfortant qui fait qu’on a l’impression de rentrer à la maison tout en y découvrant un décor inhabituel, un peu singulier. C’est peut-être parce que l’autrice a puisé dans les racines du fantastique pour établir son univers magique avant de s’appuyer sur le connu pour se donner la liberté de l’originalité. C’est aussi sans doute parce que le cœur de ce récit, ce n’est pas la magie, mais bien la famille, celle qu’on cherche, celle qu’on se crée. Celle pour qui on se lance dans le vide.

Je suis bien consciente de ne pas être la plus claire dans cette chronique, mais c’est surtout que j’ai l’impression que ce roman a parlé d’abord et avant tout à mon cœur. Et que ses personnages (tous plus savoureux les uns que les autres) m’ont donné envie de croire à la bonté de ce monde, fil conducteur du récit, par ailleurs.

« Être gentil, c’est avoir des bonnes manières, aider les touristes à trouver leur chemin, sourire au caissier fatigué au supermarché. Et c’est déjà très bien, mais ça ne dit pas grand-chose sur la personne qu’on est vraiment. La gentillesse, c’est ce qu’on fait quand les autres nous regardent. En revanche, la bonté est quelque chose de plus profond. C’est ce qu’on fait quand personne ne regarde. »

J’ai tout aimé. De Mika et de sa grande solitude, de son besoin de trouver une ancre pour elle (comme pour sa mare (oui, oui)), des personnages d’adultes-enfants (Ian la magicien-qui-n’en-est-pas-un, Jamie le-boudeur-en-chef), des sorcières en devenir et de leurs idées inattendues, mais aussi du Balai magique (il fallait y penser), des ennuis à cause du notaire, du cadre anglais qui donne envie de voyager, des apparitions des sorcières d’ailleurs, de la grande inclusivité aussi, qu’on pense à la diversité des origines ou à celle de l’orientation sexuelle.

Bref, je vous le dis, c’est une lecture enlevante, d’autant que ce n’est PAS pour les enfants, notamment vu la tension certaine qui règne dès le départ entre Mika et Jamie (enemy to lovers, ça vous dit quelque chose?) et qui explosera dans une scène… détaillée !

Le petit plus ? J’ai une affection toute particulière pour le personnage de Terracotta, « à côté de laquelle Mercredi Addams ressemblerait à une boule de guimauve couverte de vermicelles colorés », qui pense toujours (d’abord) à tuer celles et ceux qui ne lui plaisent pas et qui apporte une touche décalée à l’ensemble. Je la voudrais comme amie !  

Merci à Interforum pour le service de presse !