Partis sur les traces de leur oncle un peu fou avec leur cousin, Frank et Estelle sentent dès leur arrivée dans le petit chalet qu’ils n’auraient pas dû venir. Mais il y a cette envie de faire enfin partie des aventures de Max et le mystère qui règne autour de cet endroit où sont disparues de nombreuses personnes.
Les ossements dans le grenier auraient dû les faire changer d’avis, mais les coupures de journaux les motivent à chercher ce lac. Le lac des tombeaux. D’où, semble-t-il, personne ne revient jamais…
Paru dans la nouvelle collection « Les légendes terrifiantes d’ici » présentée par l’unique Bryan Perro, Les squelettes du lac des tombeaux propose un récit où les descriptions nous font peu à peu basculer dans l’horreur. Pour tous et toutes.
« C’est au tour de mon cousin de se taire.
Il vient de voir, comme moi, des bulles monter à la surface du lac devant la grève. Ces petites zones effervescentes se multiplient, passant de trois, à six, puis à douze.
Et alors, des têtes cadavériques émergent de la surface obscure par dizaines. »
J’étais vraiment intriguée par cette nouvelle collection des éditions Scrarab, dans laquelle certain.es des auteur.rices de la collection si populaire des Contes interdits se lancent dans les légendes québécoises d’horreur, brièvement présentée au départ par Bryan Perro. L.P. Sicard reprend d’ailleurs les éléments phares de la légende d’origine dans son récit qui mise sur les descriptions angoissantes. S’il est parfois difficile de comprendre pourquoi les personnages s’entêtent à rester sur place malgré les signaux (très) évidents de danger, il est difficile de refermer le roman avant d’arriver à la fin… qui est particulièrement bien jouée.
Côté écriture, L.P. Sicard a un style parfois un peu saccadé à cause des nombreuses virgules du texte et il reste quelques fautes dans le récit. Néanmoins, l’ensemble se révèle fluide et efficace. Côté récit, j’aurais aimé un peu plus de détails sur les raisons de ces massacres, comme si le sujet autochtone était seulement effleuré ici, mais je comprends aussi que l’auteur ait voulu laisser une large place au stress qui monte, à la frayeur qui étreint peu à peu les personnages, jusqu’à ce que l’esprit dérape complètement.
Un bel ajout aux collections d’horreur pour ados québécoises, bref !
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