Toute la vie

Michel est atteint d’un cancer. Sa sœur Hanna, qui est une enfant surdouée extralucide et télépathe, sait qu’il va mourir. Comparant la vie de son frère à un jeu vidéo, elle veut faire en sorte qu’il prenne du bon temps avant de rencontrer le « boss » final. Pour cela, il faut qu’elle manigance afin que sa mère arrête de rejeter toute émotion pour se rendre compte de la place importante que prend son fils dans son cœur et pour trouver un père de substitution à son petit frère. Pourquoi par le voisin, cet homme solitaire fasciné par les mathématiques? Et si Michel, avant de mourir, avait une mission à remplir?

Écrite sous la forme d’un scénario de film où chacun des personnages est narrateur à son tour, cette histoire permet d’entrer profondément dans la psychologie de chacun des protagonistes. Les thèmes de la famille, des regrets, de la maladie et de l’amour sont abordés sous différents angles. La façon de raconter l’histoire et le vocabulaire utilisé font de ce roman une œuvre pour lecteurs avancés et pour public averti, le langage y étant parfois très cru.

Mon avis

Vous cherchez un ovni littéraire? C’en est un! Un enfant atteint du cancer, c’est parfois l’annonce d’un roman un peu gnangnan, mais ce n’est pas le cas ici, justement à cause des personnalités atypiques qui constituent l’entourage du gamin.

Isabelle en particulier, en mère qui cherche l’amour dans les bras des hommes et ne sait pas comment en donner à ses propres enfants, est particulièrement surprenante. Quoique Hanna, et ses pouvoirs télépathiques, ne donne pas sa place… En fait, cette narration partagée entre tous les personnages permet de les connaître en profondeur et de découvrir chacune de leurs réactions, le pourquoi de leurs agissements et leurs moindres pensées, ce les rend terriblement attachants.

On sort décidément de notre zone de confort en lisant ce roman. De par le langage, pas mal franchouillard et souvent cru, de par la structure qui emprunte à celle d’un scénario de film, de par les capacités extraordinaires d’Hanna, de par la beauté de la fragilité de Michel, de par la réaction des adultes. Seule la fin m’a laissée un peu sceptique. Mais elle est oubliée rapidement et ne reste que l’impression d’ensemble : une triste et belle rencontre. 

Le roman paraîtra le 15 novembre au Québec, mais il est à mettre tout de suite dans votre liste de livres à lire!

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Ne t'inquiète pas pour moi. 

Merci aux éditions Sarbacane pour la version numérique du roman!