Chelsea pensait bien pouvoir mener une vie d’écolière normale depuis qu’une fille populaire de sa classe l’a prise sous son aile et depuis qu’elle s’est un peu éloignée de son père et de son entreprise de « rôtisseur de fantômes », héritage pas toujours facile à porter, disons.
Mais voilà, une punition légendaire suite à une nuit en prison (!!!) l’oblige à reprendre du service dans l’entreprise familiale. Et à débarquer au manoir Harrington pour l’été, là où le paranormal semble s’être invité. Et il se pourrait bien que Chelsea voit sa vie changée à tout jamais quand un don particulier se révèle à elle…
Roman graphique d’aventure sur le thème du paranormal, Chasseuse de fantôme laisse aussi une large part à l’histoire de La Nouvelle-Orléans, notamment aux rapports entre les Blancs et les Noirs, en plus d’offrir un soupçon de romance. Pour tous et toutes.
Je le dis d’entrée de jeu : la prémisse de l’amitié est très clichée et plusieurs aspects de ce roman graphique le sont aussi (mais on vise un public assez jeune et ça passe quand même bien). On reste dans le superficiel en ce qui concerne l’amitié et les liens familiaux, les parents étant par exemple cantonnés à des rôles peu nuancés. On peut par ailleurs s’interroger sur l’originalité du concept général, qui fait clairement référence à GhostBuster. Bref, au début j’étais sceptique, mais il y a plus. En effet, le manoir Harrington est une ancienne riche plantation de La Nouvelle-Orléans et vient donc avec tout un héritage d’esclavage, qui a encore des échos. Quand Chelsea se met à vraiment s’intéresser à son histoire, le récit gagne en profondeur et permet de voir sous un angle nouveau certaines situations racistes toujours d’actualité aujourd’hui.
Côté visuel, on s’inspire ici du manga avec des personnages tantôt hyper détaillés et tantôt à la limite du bonhomme en bâtons pour miser sur l’expressivité à différents moments, ce qui donne du dynamisme à l’ensemble et garde le ton léger. Le bleu clair des fantômes rend par ailleurs l’aspect fantastique très lisible, ce qui permettra aux plus jeunes de suivre sans bris de compréhension.
Bref, on part ici du connu pour proposer une histoire qui, sous des dehors plus simples, permet d’approfondir des thématiques parfois plus difficiles et de mettre de l’avant, même si c’est ici de façon fictive, le rôle important de certains personnages qui sont trop souvent effacés des livres d’histoire officiels.
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