Noah a d’abord refusé de croire ses parents : impossible qu’il ait un problème d’audition. Mais quand il se rend compte que ses notes chutent et qu’il rate trop d’informations pour arriver à bien suivre les conversations avec ses amis, il n’a pas le choix de se rendre à l’évidence. Il n’entend plus aussi bien et a besoin d’aide. Sauf qu’entre le savoir et l’accepter, il y a un gouffre immense. Heureusement qu’il est bien entouré.
Désirant écrire un récit de fiction concernant un personnage malentendant en étant au plus près de la réalité d’aujourd’hui, Ariane Millette signe un roman qui parle de résilience, d’amitié, d’amour et d’intimidation. Pour un lectorat intermédiaire.
Malentendante elle-même, Ariane Millette avait envie d’un récit qui représente bien la réalité des adolescent·es qui vivent cette situation aujourd’hui et cela se sent dans les détails donnés tout au long du roman ainsi que dans les réactions de Noah, tant au moment où il comprend qu’il doit faire le deuil de ce qu’il était que dans son apprentissage de la vie avec les prothèses. Le rendu de l’audition en difficulté grâce à une typographie différente est aussi ingénieux (j’ai eu un peu le même sentiment que dans La nouvelle, BD chez Scholastic où un jeu de couleurs nous permet de comprendre le ressenti du personnage principal).
Sur le plan de l’intrigue en elle-même, l’autrice a su créer des pics de tension qui font que l’histoire suscite l’intérêt, abordant l’intimidation dont Noah est victime lorsqu’il se rapproche d’une fille… et que l’ex de cette dernière, jaloux, l’attaque sur son point faible. J’ai aimé comment l’autrice utilise les différents personnages pour installer des dynamiques relationnelles qui viennent nourrir l’intrigue et voir l’évolution de Noah à travers l’ensemble de cette histoire par ailleurs bien campée dans la ville de Québec alors que le récit est émaillé de noms de rue ou encore de références concrètes à des lignes d’autobus.
Après, il faut aussi mentionner que c’est le premier roman de l’autrice et cela se sent parfois dans des petites incohérences sur le plan de la langue (des expressions étranges pour l’âge des protagonistes ou encore des phrases limites poétiques qui ne cadrent pas dans l’ensemble), tant dans les dialogues que dans la narration, qui font en sorte qu’on sent un peu trop l’adulte derrière. Néanmoins, l’utilisation des réseaux sociaux, les comportements à l’école et plusieurs réflexions visent dans le mille et ce roman pourra assurément rejoindre un large public. À découvrir !
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