Mags a un secret. Le genre de secret qui fait qu’elle est isolée socialement, elle qui doit aussi s’occuper de sa grand-mère. La jeune femme va bientôt terminer ses études, mais elle est déjà adulte dans sa tête. Du moins jusqu’à ce que réapparaisse dans sa vie une amie d’enfance, Nessa. Une amie à qui elle a confié son secret quand elle était petite et qui pourrait bien maintenant l’amener à s’ouvrir et à chercher à comprendre ce qui se trouve vraiment dans la cave. Ce pour quoi Mags doit, chaque nuit, offrir son sang…
Bande dessinée queer et fantastique, Sinistre secret parle de secret de famille, d’acceptation de soi et d’attirance avec un graphisme percutant. Pour un lectorat intermédiaire !
Après La fille venue de la mer, Molly Knox Ostertag s’intéresse cette fois à un public un peu plus âgé avec cette histoire qui met en scène deux jeunes adultes à l’aube de leur nouvelle vie. Personnage principale, Mags apparait au départ comme renfermée, solitaire, mais on sent aussi que c’est parce qu’elle n’a pas le choix et qu’elle est aux prises avec des responsabilités qui dépassent son âge, sa condition normale d’adolescente. En cela, l’arrivée de Nessa est un grand bouleversement. D’abord parce que cette dernière est beaucoup plus lumineuse, bien dans sa peau, ensuite parce qu’elle la force à sortir de son antre et, peu à peu, de la solitude dans laquelle elle s’était emmurée. Et si Mags pouvait parler de ce qui se trouve dans la cave, en dehors de la famille ? Si ce que sa grand-mère et sa mère l’obligent à faire n’avait pas à être caché ? (Avouez que vous êtes curieux.ses !)
Ancrant son récit dans une Californie chaleureuse, en parfaite opposition avec le ressenti de Mags au début, Molly Knox Ostertag signe une œuvre brillante à différents points de vue. En fait, Sinistre secret parle de l’acceptation de ses parts d’ombre, du besoin et de l’importance de partager son fardeau et de faire confiance à autrui, à travers une histoire aux accents de fantastique qui est aussi très queer, comme on le découvre en cours de route. Le récit en lui-même est bien mené, toutefois ce qui ravit l’oeil, ce sont surtout les magnifiques illustrations, surprenantes parfois alors que l’autrice-illustratrice essaie de nouvelles techniques, mêlant même la photo aux dessins par moment, mais toujours claires et attirantes. Bref, que du bon de ce côté-ci et je ne peux que vous conseiller cette lecture !
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