Ender, six ans, a été mis au monde pour devenir une machine de guerre, dernier espoir de l’humanité pour vaincre les Doryphores, une race extraterrestre intelligente. Alors que les familles sur Terre sont restreintes à deux enfants, les parents d’Ender ont d’abord eu Peter, un enfant superintelligent, mais trop violent, puis Valentine, qui s’est révélée posséder la même intelligence, mais cette fois avec une trop grande compassion. Les scientifiques leur ont donc proposé un troisième essai, celui qu’ils espéraient être un mélange des deux premiers. Ainsi est né Ender. À six ans, il quitte sa famille pour rejoindre l’École de la Guerre, là où commence sa formation en vue de la destruction des doryphores, menaçants et surpuissants. Seulement, les dirigeants de l’École n’ont pas le temps de lui faire suivre une formation normale et commencent un jeu de manipulation et d’entrainement qui risque bien de pousser le jeune garçon à la folie…
Roman de science-fiction, La stratégie Ender propose un univers en crise à cause de la menace extraterrestre, mais aussi à cause des politiques internes. Ainsi, en parallèle à l’École de la Guerre où évolue Ender, le lecteur peut suivre Peter et Valentine qui, restés sur Terre, se sont mis en tête de faire de la politique. L’intrigue est donc particulièrement riche. Les chapitres sont courts, les batailles nombreuses et décrites de façon très visuelle ce qui peut rejoindre des lecteurs intermédiaires.
Mon avis
J’étais sceptique au départ. Je sais que le rôle du lecteur est d’accepter l’univers présenté par l’auteur, mais il est difficile d’imaginer qu’un enfant de six ans a autant de capacités qu’Ender et je n’arrivais pas à avoir les bonnes images dans ma tête, vieillissant toujours le jeune garçon d’au moins dix ans. Toutefois, au fil du temps, je m’y suis faite et j’ai pu profiter pleinement du roman.
Publié pour la première fois en 1985, La stratégie Ender m’a semblé tout de même très « actuel » pour de la science-fiction. Alors que leur frère est à l’École de Guerre, Valentine et Peter utilisent en effet des réseaux sociaux pour propager leurs idées. La relation entre la fratrie est d’ailleurs une des forces du récit.
Une autre force est qu’on « entend » les adultes à chaque début de chapitre qui discutent et se disputent à propos de la formation d’Ender et de leur volonté de repousser toujours plus loin ses limites. C’est un beau privilège que le lecteur a et qui lui permettra peut-être de comprendre avant Ender tout ce qui se passe… ou pas. Les manipulations de Graff dépassent en effet tout ce que j’ai pu moi-même imaginer et c’est une excellente raison de ne pas abandonner ce récit en court de route!
En bref? De la bonne science-fiction, un récit complet en lui-même et une fin renversante!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par
Guerre éternelle et
Numéro 4.
Merci à Édith pour la suggestion et à Antoine pour avoir insisté!
Nouveau commentaire