La reine des heures

Cette critique a été réalisée par Laurence, lectrice insatiable elle-même et support moral de Sophie, qui a bien voulu partager une de ses lectures.

Nieves Avila est la fille unique d'une famille prospère, installée depuis la colonisation espagnole à Esmeraldas, village côtier d'Équateur où Blancs, autochtones et descendants d'esclaves se côtoient et se métissent.Elle a comme meilleure amie et plus grande confidente, la Reine des heures, tortue géante des îles Galapagos et hôte du jardin familial depuis plus de 180 ans.

Ses parents, inquiets de la voir s’intéresser à des garçons un peu trop voyous à leur goût, décident de l'envoyer une année en pensionnat à Quito, la capitale. Arrachée à la mer et à son petit village, Nieves se languit de la Reine des heures mais découvre, grâce à Osvaldo son cousin, une ville multiraciale grouillante de monde et croisera Jaime, un Indien des forêts qui changera à jamais sa vision du monde et son avenir…

La reine des heures est un récit réaliste qui comporte peu de rebondissements, étant essentiellement une réflexion d’introspection sur les événements que vit Nieves et les rencontres qu’elle fait. Il est question de catastrophes naturelles ou écologiques, de tensions sociales et historiques. Le niveau d’écriture est relevé, l’auteure écrivant des phrases longues et travaillées qui pourraient rebuter des lecteurs intermédiaires de 12 ans et moins.

L’avis de Laurence

Nieves nous tend la main avec simplicité et on a l'impression, l'espace d'une centaine de pages, de l'accompagner en voyage jusqu'à la Cordelière des Andes.

J'ai aimé la façon fluide de l'auteur de faire des liens entre l'Histoire et le présent, entre les différentes perceptions de chaque culture et de chaque personne. J'aurais si souvent voulu interrompre Nieves pour lui demander de parler plus longtemps de chaque race, de chaque histoire... Ou entendre bien d'autres petites piques caustiques d'Osvaldo qui m'ont fait sourire au détour d'une phrase.

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par un autre livre de Jean-François Chabas, Le jardin de l’homme-léopard.

Merci à Laurence pour le chouette billet et à Marie B. pour la suggestion et le roman!