Solitude armée

Justin n’a pas la vie facile. Sa sœur qui vient jusqu’à l’embêter dans sa chambre ne rate pas une occasion de l’humilier, soit à la maison où leur mère ne cesse d’ailleurs d’engueuler son fils ou encore à l’école où Justin est la tête de turc d’un peu tout le monde. Heureusement qu’il y a le Bunker où il peut se réfugier et où il trouve une oreille attentive en la personne d’Antoine. Une oreille et… des idées. Tranquillement germe en Justin la pensée qu’il doit trouver un moyen de se faire respecter et ce malgré l'arrivée de Mélina, une jeune fille qui lui fait découvrir le bonheur de l'amour. La tendresse des bras de sa douce lui fait en effet ressentir tout le vide qui l'entoure et l'adolescent franchit une limite, laissant la violence prendre le contrôle.

Roman coup de poing qui ouvre une fenêtre sur la violence extrême vers laquelle se tournent certains ados qui ne semblent pas voir d’autres solutions à leurs problèmes, Solitude armée offre un récit assez lent au départ, mais qui permet de bien comprendre le cul-de-sac dans lequel se sent pris le personnage principal. Les thèmes de l’intimidation, de la fratrie, de l’incapacité à créer des liens et de l’amour se croisent dans ce récit qui se termine avec une explosion. Pour lecteurs avertis, d’ailleurs la collection est pour les 14 ans et +, intermédiaires et avancés.

Mon avis

Ouf… C’est le genre d’histoire d’horreur qu’on redoute et qu’on n’ose même pas imaginer. Des histoires qui donnent la frousse à une prof comme moi. Et pourtant des histoires qui arrivent et dont il est nécessaire de parler. Marilou Addison a créé un personnage complexe qu’elle prend bien soin d’explorer afin de faire découvrir au lecteur ce que c’est que cette humiliation quotidienne, ce rejet que même un nouvel amour ne peut soigner. J’ai trouvé le début un peu lent, mais en même temps je sentais qu’il préparait quelque chose de plus grand et j’ai donc pris le temps. D’ailleurs l’écriture est fluide et agréable. Pour ce qui est de la fin, elle ne s’adresse certainement pas à des âmes sensibles. Je dois cependant dire que j’aurais aimé un peu plus, un peu de l’après, un peu de l’avant. On comprend la motivation de Justin, mais Antoine reste un gros point
d’interrogation que j’aurais aimé connaître davantage.

En bref? Un roman choc dont on ne sort pas indemne, pour lecteurs avisés. 

Entrevue avec Marilou Addison à venir!

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Scarrels et Treize raisons. 

Merci aux éditions de Mortagne pour le roman!