Jacob a quinze ans, mais six dans sa tête et, s’il fréquente une classe spéciale dans une polyvalente, il devient rapidement la tête de turc de trois jeunes de troisième secondaire dans l’autobus et à la cafétéria. Mais Jacob ne s’en fait pas trop. D’abord, il a sa mère qui le rassure sur son bonheur avec une citation de Prévert : On reconnait le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va , puis il a la chance de se faire deux amis sincères. Mais le monde de l’adolescent est bien fragile et personne autour de lui n'est assez outillé pour empêcher les lions de venir rugir trop près…
Abordant les thèmes de la différence, de l’intimidation et de l’adaptation dans un récit très dur mais tout en non-dits, Camille Bouchard signe ici un texte coup de poing qui, malgré sa brièveté, propose des images filées et ouvre la porte à de nombreuses réflexions. Si tous les lecteurs peuvent aborder ce texte à cause de sa grande lisibilité, il faut savoir que sa fin est brutale, assourdissante.
Mon avis
Difficile pour moi de mettre en mots ce que j’ai vécu avec ce roman. D’abord, je ne m’y attendais pas. Je ne sais pas ce que je croyais découvrir, mais je ne pensais pas être autant prise par l’histoire de Jacob, autant révoltée par ce que vit ce garçon qui ne sait pas se défendre et qui devient une cible facile. Trop facile. Je ne m’attendais pas non plus à cette qualité d’écriture. Vrai, j’ai souvent été conquise par les romans de Camille Bouchard, mais Le coup de la girafe est vraiment dans une classe à part. La voix de Jacob est parfaite pour le récit; simple, sans fioriture, un peu naïve, presque poétique par moment. Et que dire des images installées dès les premiers chapitres, cette citation de Prévert ou encore cette peur des lions, qui s’éclairent tout à coup alors que Jacob visite le zoo en compagnie de son école. D’une lumière crue, dramatique, qui fait un drôle de bruit : celle du bonheur qui part…
En tournant la dernière page, j’ai eu envie de hurler. Et puis je me suis dit que j’allais faire mieux : que j’allais parler de ce roman. Parler de cette histoire authentique portée par une écriture riche qui saura toucher les jeunes et les moins jeunes. Oui, il est question d’intimidation, et aussi, entre les lignes, d’abus, de prostitution, de drogue. Mais la censure n’a pas sa place devant une histoire qui résonne autant. À lire. Vraiment.
Pour aller plus loin, j'ai eu envie de poser quelques questions à l'auteur Camille Bouchard et l'éditeur Robert Soulières. Comment écrit-on un tel roman? Comment ose-t-on le publier?
Alice aussi a eu un sérieux coup de coeur pour Le coup de la girafe...
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Johnny et Je voudrais qu'on m'efface.
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Je viens de l'acheter!!! Trop hâte de le lire!