Le Mozambique est en pleine guerre civile quand commence le récit de la vie de Sofia qui doit fuir son village natal pour échapper au massacre des siens. Ayant perdu son père dans le raid meurtrier, elle marche avec sa mère et ses frères et sœurs à la recherche d’un nouvel endroit pour vivre et, qui sait, retrouver le bonheur. Sa quête sera toutefois semée d’embûches et, de l’enfance jusqu’à l’âge adulte, Sofia vit des épreuves terribles; l’explosion d’une mine qui lui vole la vie de sa sœur ainsi que ses deux jambes, la difficile réadaptation, la perte de sa grande sœur Rosa, atteinte du Sida, la dérive de son mari et la responsabilité de défendre les terres du village contre un riche investisseur. Avec la force de ses croyances, les conversations qu’elle entretient avec les défunts de sa famille et le réconfort que lui apportent les soirées passées auprès d’un feu, Sofia incarne une femme qui chevauche deux générations et qui est un modèle de résilience.
Recueil de trois textes qui mettent en scène Sofia, une jeune Mozambicaine qui existe vraiment, ce livre est porté par la voix d’un narrateur externe et collé sur la réalité des habitants de ce coin de l’Afrique. L’écriture est accessible, rythmée par des phrases courtes et de nombreux dialogues, mais la longueur du texte fera sans doute peur aux lecteurs plus faibles.
Mon avis
Déstabilisée par les ouvrages qui se suivent et utilisent les mêmes personnages tout en étant différents et pas toujours cohérents les uns avec les autres.
J’ai été attirée par le nom de Mankell dont j’aime savourer les polars, j’ai donc été surprise de me retrouver dans ce genre de roman qui tient plus du témoignage. D’ailleurs, on sent entre les lignes que l’auteur est ému par Sofia qui est un personnage lumineux que les épreuves ne rendent que plus forte et qu’il la rend d’autant plus lumineuse et courageuse. Avec mon regard d’Occidentale bien éloignée de toutes ces réalités, j’ai été impressionnée aussi et touchée par la force de résilience de Sofia qui persévère malgré tout ce qui lui arrive.
Bémol toutefois, le collage des trois textes est plus ou moins réussi et ne sert pas le propos. Personnellement, le passage du premier livre au deuxième m’a fait décrocher parce que l’arrivée de Rosa, dont il n’est pas question dans le premier livre, a remis toute ma construction imaginaire en question et m’a complètement déstabilisée. Il y a d’ailleurs quelques autres moments qui me semblent plus ou moins cohérents entre les livres, dommage!
En bref? Un récit qui présente la réalité du Mozambique et une héroïne forte qui a su toucher l’écrivain au cœur.
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