Lorsque Sam arrive au 33, Georgiana Street à Londres, il ne connait que la campagne et n’est pas habitué aux bruits de la ville ainsi qu’aux voisins trop rapprochés. Mais l’endroit est parfait pour l’adolescent qui se terre et qui veut disparaitre aux yeux des siens.
En même temps que lui débarquent Cherry et Bohemia, cette dernière étant une jeune fille de 10 ans dont la mère, la Cherry en question, est trop jeune et trop intoxiquée pour prendre soin. L’enfant est toutefois rusée ainsi que débrouillarde et sa carapace est solide, quoique la solitude la ronge doucement.
Autour d’eux gravitent la vieille Isabel qui aime bien se mêler de ce qui ne la regarde pas et qui a compris que Sam et Bo gagneraient à se rapprocher, Mick, le gars bizarre, et Steve, le propriétaire à la peau de lézard. Voilà un beau mélange qui risque de faire éclater des secrets qu’on aurait bien voulu oublier…
Roman mené par les voix de Sam et de Bohémia, La Fourmilière nous fait entrer dans la vie des différents habitants du 33 Georgiana Street et traite de thèmes forts comme la monoparentalité, l’alcoolisme, la pauvreté, la fugue et l’intimidation. Si l’action est plus lente au départ et moins accessible aux lecteurs plus faibles, l’histoire déploie ses ailes progressivement et propose une fin surprenante.
Mon avis
Quelle découverte! Inattendue en plus puisque j’en avais très peu entendu parler. C’est donc sans attentes que je me suis lancée dans cet univers bien particulier où chacun a son franc-parler et où les non-dits remplissent les silences de mystère.
Il faut dire que le début m’a paru un peu long. La mise en place est lente et les personnages doivent être apprivoisés doucement puisqu’au premier abord ils n’attirent pas vraiment la sympathie. Steve ressemble à un proprio profiteur, Isabel à une vieille fouine, Cherry à une bien mauvaise mère… bref, il faut persévérer. Et puis, au détour d’un chapitre, alors que Bo se raconte, la magie a opéré et, plus elle grandissait, plus je m’attachais à cette bande d’êtres paumés et solitaires.
En outre, l’auteure installe rapidement un mystère, celui du départ de Sam, et distille tout au long du récit quelques miettes d’indices. On sent rapidement que quelque chose de grave s’est passé et que le tout a un lien avec son meilleur ami Max, celui qui aime tant les fourmis, mais je dois dire que jamais je ne me serais doutée… Quelle fin! Vraiment! Juste pour elle, ce roman vaudrait la peine d’être lu et partagé sans modération, mais s’ajoutent aussi une finesse dans l’écriture, alternant entre la naïveté de Bo et les désillusions de Sam, et une palette de personnages fascinants.
En bref? Un coup de cœur, à la fois pour l’écriture et pour l’histoire! J’ai fermé le livre en ayant une seule envie : celle de le recommencer… c’est tout dire!
D'ailleurs, le site
Unautre.ca en parle aussi bien joliment..
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Guerres et
Le coup de la girafe.
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