Billet rédigé par Eve Patenaude
Quentin sort avec Mélanie. Alors que les vacances estivales sont sur le point de commencer, elle lui annonce que, pendant que ses parents seront partis en expédition trekking, elle devra passer quinze jours chez son oncle Jerry, à quelques heures de train de Paris. Ce même oncle chez qui elle a déjà séjourné à l’âge de huit ans, expérience qui l’avait traumatisée. L’homme en question est bizarre et habite dans un vieil hôtel lugubre au bord d’une falaise. Son souvenir de la chambre tout en haut de la tour, à laquelle on ne peut accéder que grâce à un escalier en spirale, la glace toujours d’effroi. (Cette chambre possède d’ailleurs une histoire macabre qui n’aidera en rien Mélanie à faire la paix avec les lieux.) La jeune fille part donc, après avoir promis à Quentin de lui téléphoner dès son arrivée. Sauf que les jours passent, et le portable de Quentin reste désespérément silencieux. L’anxiété menace de le submerger lorsque, surprise!, le facteur lui apporte une lettre de Mélanie. Il apprend en la lisant tout ce qui lui est arrivé depuis son arrivée chez l’oncle Jerry… ce qui est loin de le rassurer. Et lorsqu’il découvre qu’on meurtrier en série frappe dans la région où s’est exilée Mélanie, il commence à franchement s’inquiéter pour sa sécurité.
Présenté comme un thriller, Spiral m’a surtout fait penser à un scénario de partie de « Meurtre et mystère ». La structure est intéressante : on est mis au courant de ce que vit Mélanie à travers la narration, faite du point de vue de Quentin, et à travers les lettres qu’elle lui envoie. Quelques passages sont narrés du point de vue des deux enquêteurs chargés de débusquer le meurtrier en série. Malgré le fait que l’auteur soit originaire d’Alsace, le texte n’est pas trop franchouillard et se lit bien; il s’adresse aux lecteurs intermédiaires. Mystère, crimes, histoires de fantômes et passé trouble sont au menu.
Mon avis
Il y avait longtemps que je n’avais pas attaqué un roman du genre thriller ou policier. Mais avec l’arrivée des vacances, c'était la lecture idéale! J’admets cependant que le premier tiers du livre m’a découragée : tout semblait tellement évident et facile! Heureusement, avant d’arriver à la moitié du texte, un revirement de situation vient ajouter (enfin) un peu de piquant. À partir de ce moment, difficile de savoir à quoi s’attendre… ce qui est exactement ce que l’on espère de ce genre de lecture.
Pour ce qui est des personnages, ils sont sympathiques, mais sans plus. La narration se concentre un peu trop sur les différents volets du mystère pour s’arrêter plus profondément à la psychologie des personnages. L’arrivée d’une deuxième Mélanie au milieu de l’histoire ajoute cependant un élément intéressant au couple Quentin-Mélanie et dynamise le récit. Personnellement, les surnoms que se donnent les deux amoureux (« ma puce » et « my love ») m’ont fait décrocher. La fin est un peu grosse, et je trouve que les parents des personnages principaux sont plutôt permissifs, les laissant vagabonder à leur gré dans des coins reculés de la France… Cela dit, il s’agit d’un roman d’été tout à fait divertissant, dans la pure tradition Agatha Christie, et qui m’a procuré un excellent moment de détente.
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Merci aux éditions Rageot pour le bouquin!
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