Bye Bye Crazy Girl

Billet rédigé par Eve Patenaude

Perry en est à sa dernière année de lycée. C'est un garçon tranquille, sans histoire, prêt à tout pour satisfaire son père avocat qui veut le voir intégrer la prestigieuse Université Columbia. Question de permettre à Perry et à sa jeune sœur de vivre une expérience culturelle enrichissante, la famille décide d’accueillir une étudiante étrangère pour l’année scolaire. Gobija, une Lithuanienne, faisait l’objet des fantasmes de Perry et de ses amis avant même d’arriver. La désillusion des garçons est grande lorsqu’elle débarque enfin aux États-Unis : cheveux gras et indisciplinés, immenses lunettes, acné, le corps perdu sous des couches de lainages informes… Gobi n’a rien de la bombe langoureuse tant espérée.

Les mois passent, et Gobi reste toujours aussi taciturne et solitaire. Heureusement que Perry est là pour lui adresser quelques sourires et pour l’aider avec ses devoirs, grandeur d’âme oblige. Et lorsque ses parents lui demandent (lui imposent serait plus juste) d’emmener la jeune fille au bal de promo, à la fin de l’année, il n’a d’autre choix que d’accepter. C'est ce soir-là qu’il fera la connaissance de la vraie Gobi, une femme sexy et déterminée, au passé taché de sang et à l’esprit de vengeance plus fort que tout. Une femme qui va l’entraîner dans les rues de New York, tuant et tuant encore sous ses yeux.

Ce thriller rempli de poursuites en voiture et de bagarres sanglantes plaira aux amateurs de films d’action, tout particulièrement aux garçons. Attention cependant : à cause de sa grande violence, je ne le conseillerais pas aux jeunes de moins de quinze ans. Vengeance, mystère, amour et drame familial sont au menu dans ce roman à la structure particulière.

Mon avis 

Quel roman enlevant qui se lit d’une traite! On a à peine une minute pour souffler de temps en temps. C'est presque trop. Il faut être prêt à accepter les règles du genre et à fermer les yeux sur le fait que, dans la vraie vie, le personnage principal serait mort avant le premier tiers de l’histoire pour que le plaisir de lecture ne soit pas altéré. En même temps, si on est capable de le faire pour un film, pourquoi pas pour un livre?

La structure du roman est brillante : chaque chapitre est annoncé par une question à développement posée dans les demandes d’admission de différentes universités américaines. Par exemple : « Quel mot vous décrit le mieux et pourquoi? (Université de Princeton) ». L’auteur vient boucler la boucle à la fin du récit, et ces questions prennent alors toute leur signification.

J'ai bien aimé Perry, ce garçon ordinaire, ni superhéros, ni sombre crétin. Sa façon de raconter cette nuit rocambolesque qu’il a vécue aux côtés de la belle Lithuanienne est crédible et accrocheuse. Cependant, c'est sur les épaules de Gobi que repose tout le roman et elle se montre largement à la hauteur de la situation. Même si elle est une tueuse implacable et que le point de vue de Perry sur cette question est clairement réprobateur, on ne peut pas s’empêcher de craquer pour le personnage. On se prend à espérer qu’elle soit animée par de bonnes intentions, histoire de légitimer notre sentiment d’empathie à son égard. Et la fin… oh, la fin est géniale. Juste pour elle, ça vaut la peine de se plonger dans Bye Bye Crazy Girl! 

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Merci aux éditions de la Martinière pour le roman!